OLYMPE AUTOUR DU MONDE

La préparation du bateau

La conception même du Super Maramu permet d'envisager des navigations sur tous les océans du monde avec le maximum de confort et de sécurité; d'ailleurs, n'est-il pas déjà allé à Tahiti avec son premier propriétaire? pourquoi alors se préoccuper d'améliorations quand un chantier a tout prévu?

Tout d'abord, le bateau, même s'il a bien vieilli, n'est plus dans sa prime jeunesse; au bout de 16 ans, il est logique de remplacer le gréement dormant pour des raisons de sécurité évidentes, ainsi que la plus grande partie du vaigrage qui se décolle pour des raisons esthétiques qui le sont tout autant.

Ensuite, on peut toujours vouloir améliorer certains points, augmenter des marges de sécurité, des autonomies.

De plus, il faut se préoccuper des aspects mécaniques, sujets à usures et à entretiens périodiques. Nous avions déjà fait remplacer toutes les durites du moteur principal à Port-Grimaud avant le convoyage.

Enfin, les technologies évoluent; pourquoi alors se priver d'améliorations, notamment en terme de communication?

Le convoyage nous aura permis une bonne prise en main du bateau (2200 milles parcourus) et nous aurons pu constater que dans la forte brise au près dans les alizés portugais, le génois roulé ne donnait pas les meilleurs résultats : une voile de brise s'imposait! nous avons donc conduit Olympe dans un chantier de Saint-Malo en décembre 2007 pour effectuer un certain nombre d'améliorations et de révisions :

  • Réfection d'une grande partie du vaigrage intérieur,
  • Changement du gréement dormant,
  • Nous profiterons du démâtage pour faire repeindre le grand mât et la bôme,
  • Pose d'une trinquette de 30 m2 sur enrouleur,
  • Augmentation du parc batteries par adjonction de deux batteries de 105 Ah en série (les servitudes sont en 24 volts), portant le parc à 315 Ah en 24 V,
  • Adjonction d'une éolienne AirX Marine 400 sur un mâtereau à l'arrière babord,
  • Pose de bossoirs pour suspendre l'annexe aux escales ou dans les eaux protégées,
  • Acquisition d'une annexe semi-rigide de marque AB, en hypalon, longueur de 3,19 m avec moteur de 9,8 CV,
  • Carénage de la coque et antifouling,
  • Révision générale du moteur et du groupe électrogène,
  • Changement des bagues d'usure et joints spi de la transmission et du propulseur d'étrave.

Nous passerons sur les péripéties d'un tel chantier, il y en a presque toujours, mais l'ensemble des travaux sera terminé en juin 2008, après qu'une rapide escapade à l'île de Wight nous ait permis de valider l'ensemble.

Merci à toute l'équipe du chantier Etoile Marine et à ses sous-traitants pour leur compétence et leur disponibilité.

En terme de communication, nous avons conservé la vieille VHF Shipmate qui marche parfaitement bien mais qui n'est pas ASN, la BLU émettrice/réceptrice ICOM M600 couplée à un Weatherfax, permettant d'obtenir des cartes météo à grande couverture; nous avons fait l'acquisition d'un téléphone Iridium, permettant d'appeler et d'être appelés partout sur la planète, d'échanger des messages écrits (type sms) et des mails sans pièces jointes et d'obtenir avec son kit data les fameux fichiers gribs donnant les prévisions de carte des vents sur des périodes de 5 à 7 jours.

Pour la navigation, et même si nous avons un ordinateur à bord, nous avons préféré nous servir du lecteur de carte récent du bateau (Garmin 2106) installé au poste de barre, appareil marinisé qui nous semble moins fragile et donc plus fiable qu'un ordinateur. En outre, l'acquisition des cartouches de cartes électroniques pour l'ensemble de notre périple s'avérait bien moins onéreuse que celles nécessitées par le logiciel de navigation bien connu.

Enfin, côté voiles, grand-voile, génois et voile d'artimon sont récents (moins de deux ans), le ballooner et le foc d'artimon sont d'origine mais en parfait état car ont peu servi; avec le bateau, nous avons récupéré un gennaker neuf et avons donc fait installer une trinquette sur enrouleur.

La préparation de l'équipage

C'est bien d'avoir un bateau en état et prêt à naviguer; c'est tout aussi indispensable d'avoir un captain et son équipière favorite préparés à cette aventure. En tant que membres de l'association Sail The World, nous avons pu bénéficier de formations spécifiques destinés aux navigateurs petits ou grands.

Le captain seul a suivi les formations suivantes :

  • Mécanique diesel,
  • Electricité marine,
  • Informatique embarquée.

Ces formations ont pour objectif de permettre aux participants de diagnostiquer les pannes, réparer, assurer les maintenances courantes et faire des installations d'équipements électriques et électroniques en se jouant des liaisons informatiques (standard nmea) entre équipements et ordinateur.

Et avec son second :

  • Apprentissage aux techniques médicales en situation d'isolement, réalisée avec le concours de l'institut européen de formation en santé,
  • Sécurité et survie, en partenariat avec le centre de formation CEPIM, avec un formateur de choix en la personne de Thierry Dubois.

Enfin, le captain se sera également formé à la plongée en scaphandre en passant son brevet PADI afin de pouvoir non seulement profiter des splendeurs sous-marines, mais également récupérer une ancre coincée ou intervenir sur la coque ou l'hélice pour dégager un bout ou un filet pris dans celle-ci.

Les aspects administratifs

Dans l'euphorie de la préparation d'un tel projet, il est prudent de ne pas oublier un certain nombre de contraintes administratives du genre :

  • Comment rester en règle avec le fisc,
  • Comment gérer le courrier pendant son absence,
  • Comment rester correctement assurés sur le plan santé.

Rester en règle avec le fisc

Il est inutile de vouloir "solder son compte" auprès du Trésor Public; cela entraîne bien des complications, outre le fait de payer ses impôts en avance ce qui n'est guère enthousiasmant sur le plan financier.

Avec internet et les possibilités données maintenant de télédéclarer, puis de payer sur le site www.impots.gouv.fr l'ensemble de ses impôts (taxes foncières, taxes d'habitation, impôts sur le revenu), il suffit d'être suffisamment organisé en partant avec le planning de ces réjouissances et de se tenir à portée de la toile aux moments voulus. Pour ceux qui y sont soumis, le cas est plus difficile pour l'ISF qui ne se traite que par courrier, mais on peut s'y prendre à l'avance.

Gérer le courrier

On peut bien sûr demander à un membre de la famille ou à un ami proche de s'en occuper : cela représente un gros travail et une responsabilité importante que l'on sous-estime généralement. Quid des pénalités diverses en cas d'erreurs, de retard ou d'incompréhension?

Nous avons préféré opter pour une solution originale qui permet de gérer soi-même son courrier grâce à la société créée par deux anciens grands voyageurs, Brigitte et Gilbert, "Courrier du Voyageur", basée à Grenoble. Là aussi, internet fait des miracles!

Plusieurs options sont possibles en fonction de la situation de chacun, de la simple boîte postale (avec ou sans suivi du courrier) à la  scannérisation de la totalité du courrier en passant par des prestations à la demande. En leur donnant un pouvoir, ils sont à même de recevoir les plis recommandés ou les colis. Nous jugerons de la qualité du service à l'usage, mais le concept a déjà séduit de nombreux voyageurs ou expatriés.

L'assurance santé

Il faut savoir que les soins et notamment les hospitalisation et interventions chirurgicales sont notoirement plus élevés dans de nombreux pays qu'en France; il ne faudra donc pas compter sur votre Sécurité Sociale ni sur votre mutuelle pour prendre en charge ces coûts, les remboursements étant basés sur des plafonds de la Sécurité Sociale.

On peut bien sûr faire l'impasse en souhaitant que rien n'arrive, mais sur plusieurs années dans les conditions d'un voyage permanent nous avons fait un autre choix. Là aussi, l'association Sail The World a travaillé pour ses adhérents en négociant des contrats d'assurance adaptés aux "tour-du-mondistes", soit en complément de la Sécurité Sociale, soit en première ligne si l'on a la possibilité de s'exclure temporairement de celle-ci (impossible si on est salarié, mais possible si l'on est retraité); au retour, on peut demander sa réintégration en repayant ses cotisations.

Retour haut de page