OLYMPE AUTOUR DU MONDE

BALI

Un peu de géographie

Bali est la plus connue et la plus touristique des îles de l'archipel indonésien ; celui-ci comporte 13 677 îles et s'étend de l'Australie à l'Asie : c'est le plus grand archipel du monde. Les îles les plus importantes sont Java qui abrite la capitale Djakarta, Sumatra, Irian Jaya (la partie ouest de la Papouasie-Nouvelle Guinée) et Kalimantan, anciennement Bornéo.

L'archipel est soumis au régime des moussons : de nord-ouest de novembre à mars et de sud-est d'avril à octobre. Comme dans la plupart des pays tropicaux de l'hémisphère sud, la saison chaude et très humide se situe en décembre et janvier, la saison sèche de juillet à septembre.

Les îles sont couvertes de forêts tropicales, de rizières en terrasses et de volcans dont certains sont encore en activité ; l'agriculture est donc la principale ressource de l'archipel mais l'industrie se développe, aidée par la production de pétrole et les richesses minières.

Avec près de 200 millions d'habitants, l'Indonésie constitue la cinquième population du monde. Les habitants sont de souche malaise mais il y a quelques souches européennes découlant de l'époque coloniale et, comme partout, une minorité chinoise active.

La langue officielle est le bahasa indonésien mais il existe plus de 250 langues et dialectes locaux. Cependant, l'anglais est assez répandu et les plus anciens parlent encore le hollandais de l'époque de la domination batave.

L'Islam est la principale religion de l'archipel ; à ce titre, Bali constitue une exception puisque la majorité des habitants y pratique un hindouisme à la sauce locale.

Un peu d'histoire

L'histoire de Bali est bien sûr intimement liée à celle de l'Indonésie et de l'île de Java en particulier mais nous nous attacherons à distinguer les évènements qui ont contribué à faire de cette île une exception culturelle et religieuse au sein de cet immense archipel.

On a peu de preuves de présence humaine à l'âge de pierre sur l'île ; des fossiles humains vieux d'environ 250 000 ans ayant été retrouvés sur l'île voisine de Java, il y a fort à parier que Bali était déjà habitée à cette époque. Mais les premières traces d'outils retrouvées dans l'ouest de l'île ne datent que de 3 000 ans.

Pour faire court, il faut savoir qu'à partir du 11ème siècle, l'île de Bali fut tour à tour annexée par la dynastie régnante de Java puis acquit une certaine autonomie durant près de deux siècles grâce tout d'abord aux liens familiaux privilégiés des souverains puis au chaos dans lequel s'enfonça Java après la disparition du souverain javanais de la dynastie Singasari, Kertanagara à la fin du 13ème siècle.

Au cours des 14ème et 15ème siècles, l'islam se propage à Java mais Bali redevenue plus forte conserve son isolement et ses influences hindoues. De nombreux membres de l'intelligentsia javanaises émigreront alors à Bali dont le brahmane Nirartha qui serait à l'origine de l'évolution religieuse balinaise et aurait contribué à la fondation des temples de la mer dont les célèbres Pura Luhur Ulu Watu et Pura Tanah Lot que nous visiterons. Artistes, danseurs, musiciens et acteurs quittent également Java pour venir se réfugier à Bali qui connaît alors son âge d'or culturel.

Ce n'est qu'à la fin du 16ème siècle qu'arrivent les premiers européens ; les premiers sont des hollandais, en 1597. Mais c'est avec Java que les hollandais signent les premiers accords commerciaux au début du 17ème siècle pour contrôler le commerce des épices, plus intéressés par le profit que par l'aspect culturel de Bali…

Mais au début du 18ème siècle, des dissidences internes entre les régions et le pouvoir central de Bali faciliteront le travail des hollandais qui vont prendre petit à petit le pouvoir puis la possession de l'île, non sans une forte résistance des balinais ; à la fin du 19ème siècle, de violents combats permettront aux hollandais de contrôler le nord de l'île ainsi que l'île voisine de Lombok. Et c'est au début du 20ème siècle qu'ils prendront possession du sud après un assaut meurtrier au cours duquel les balinais choisiront la mort plutôt que la reddition.

Bali est alors intégrée par les hollandais dans les Indes néerlandaises.

En 1942, au cours de la seconde guerre mondiale, l'île est envahie par les japonais qui ne trouveront aucune résistance ; l'occupation deviendra vite insupportable à la population et l'oppression donnera le jour à des mouvements nationalistes et anticolonialistes qui s'opposeront au retour des hollandais.

C'est en août 1945, après la reddition japonaise, que Sukarno, le plus influent des nationalistes, déclarera l'indépendance de l'Indonésie. Mais il fallut attendre encore quelques années et des violents combats à la fin de 1946 pour que les occupants acceptent enfin l'indépendance de l'archipel en 1949. Pendant tout ce temps, Bali aura conservé ses spécificités culturelles et religieuses.

Comme souvent, le leader indépendantiste charismatique s'avéra incapable de gérer correctement le pays en temps de paix ; une tentative de coup d'état mené par le parti communiste local échouera en 1965 mais précipitera le départ de Sukarno au profit du général Suharto qui entamera une violente répression anticommuniste.

Le pays se tournera alors vers l'occident pour une période de développement économique sans précédent, au détriment de la démocratie, le parti au pouvoir soutenu par l'armée étant le seul autorisé. Mais en 1997, le continent asiatique connut une grave crise économique qui laissa l'économie indonésienne au bord du gouffre et les mesures d'austérité qui s'en suivirent furent la cause de soulèvements populaires qui conduisirent à la démission de Suharto après trente deux ans de pouvoir sans partage.

Son successeur mettra en place les premières mesures conduisant à l'instauration d'une vraie démocratie mais sera incapable de juguler les maux indonésiens, notamment la corruption. De nouvelles élections ont lieu en 1999 et le parti de Megawati obtient le plus grand nombre de voix. Cette dernière jouit à Bali d'une grande popularité du fait de son ascendance balinaise et de la laïcité de son parti ; en effet, les balinais, hindous, s'inquiètent de la montée du fondamentalisme musulman. Mais c'est le représentant de la plus grande organisation musulmane, Abdurrahman Wahid qui remporte finalement l'élection, provoquant de violentes manifestations à Java et Bali. Megawati sera alors nommée à la vice-présidence et remplacera deux ans plus tard Wahid, incapable de juguler les conflits ethniques et religieux.

Ces conflits sont sans doute à l'origine des attentats de Kuta en 2002 qui entretiennent la suspicion des balinais, hindouistes, à l'égard des musulmans et qui eurent des conséquences financières catastrophiques sur l'économie de Bali, le tourisme ayant chuté de moitié.

De nouvelles élections eurent lieu en 2004, conduisant au pouvoir un ancien général, Bambang Yudhoyono, qui rencontre les mêmes difficultés que ses prédécesseurs. Trois nouveaux attentats suicides auront lieu en 2005, mettant à nouveau à mal l'économie balinaise, organisés par un britannique agissant pour le compte d'un groupe fondamentaliste islamique.

Jusqu'à quand Bali pourra-t-elle résister ?

Notre séjour

Arrivée à l'île de Serangan et des formalités surréalistes

C'est le 12 septembre 2011 que nous mouillons sur bouée au nord de l'île Serangan (l'île aux tortues) située à l'est du port de Benoa; un zodiac nous attendait pour nous aider à prendre la bouée. La passe avait été franchie sans encombre, ce qui n'est pas le cas de tout le monde à voir le cargo échoué depuis cinq mois sur les récifs !


Il y a de nombreux bateaux au mouillage, des voiliers en cours de grands voyages dont deux français, de gros charters à voiles et à moteurs pour transporter les touristes vers les îles voisines, essentiellement Lombok et Komodo, et des pirogues de pêcheurs à double balancier de forme arrondie ressemblant à de gros insectes de couleurs vives. L'endroit semble sympathique, animé mais d'une propreté douteuse…

Une heure après notre arrivée, nous recevons la visite de l'associée de notre agent de Jakarta, la gentille Ruth, accompagnée de son collègue, avec une barque de pêcheur ; Ruth n'a manifestement pas le pied marin à la voir monter à bord. Au bout de quelques minutes, elle deviendra livide et nous demandera un sac en plastique pour se soulager ! On nous déclare qu'il vaut mieux attendre le lendemain pour faire les formalités d'arrivée compte tenu de l'heure : nous ne sommes qu'en fin de matinée !


Dans l'après-midi, nous mettrons l'annexe à l'eau pour mettre pied à terre ; il y a un petit ponton flottant fait de bidons et de planches, très rustique ! Mais surtout nous constatons la saleté des lieux ; des détritus, des sacs en plastique, des canettes flottent sur l'eau et jonchent ce qu'il est convenu d'appeler une plage…Bref, le premier contact est un peu rude et très loin de l'image que l'on se fait de Bali en lisant les guides ou en écoutant les touristes qui connaissent (ou qui ne connaissent que les endroits aseptisés qui leurs sont réservés…). Nous repèrerons rapidement le bureau de notre agent, déjà fermé, ainsi qu'un cyber café d'où nous pourrons envoyer et recevoir nos messages car il n'y a pas de réseau Wifi dans la baie que l'on puisse capter à bord du bateau.

Le lendemain, nous retrouverons le collègue de notre agent pour partir faire les formalités d'entrée sur le territoire indonésien ; et ici c'est quelque chose ! Cinq services ne sont pas moins concernés : la Naval, l'Immigration, la Quarantaine, les Douanes et la capitainerie du port.

Nous commencerons par la Naval dont le "bureau" est situé près du cybercafé ; nous y trouvons deux pékins en uniforme en train de jouer aux échecs…Sans être gênés le moins du monde, ils rangent l'échiquier et nous saluent avec beaucoup de courtoisie ; lಠce n'est pas une légende, tous les balinais sont extrêmement polis et courtois, sauf au volant de leur voiture ou au guidon de leur deux roues (voir encadré plus loin). Le temps d'intercaler cinq feuilles de papier carbone entre les exemplaires pour ne signer qu'une seule fois (!), puis de tamponner chaque exemplaire avec beaucoup d'application et de sérieux, nous voilà partis dans la voiture de l'agent pour le port de Benoa où sont concentrés les autres services.

A l'Immigration, pas de problème, l'affaire est presque rapidement réglée ; au service de la Quarantaine, il faudra remplir un nouveau formulaire, celui que nous avions préparé ne leur convenant pas ; mais personne n'exige de venir sur le bateau. L'agent ira seul aux Douanes dont un représentant viendra plus tard à bord. Le plus surréaliste sera le bureau du port où une armée d'individus en uniformes galonnés font semblant d'être très occupés en parlant entre eux, la plupart sur le perron ; personne n'est à sa place à son bureau…Il nous faudra bien attendre trois quarts d'heure pour obtenir la clearance d'entrée du territoire. Il faut aussi savoir qu'à chaque étape de ce "marathon", l'agent laissait un "pourboire" à son interlocuteur.

De retour au bateau, nous aurons assez rapidement la visite d'un jeune douanier qui commencera à visiter le bateau. Il trouvera que nous avons décidément beaucoup d'alcools à bord, beaucoup plus que ce qui est "autorisé" ; il doit le mettre sous scellés mais n'a pas pris avec lui le matériel nécessaire et n'a manifestement pas envie de retourner le chercher. Il nous fait alors comprendre que si on lui donne une bouteille de vin, il n'y aura pas de problème ! Le captain plonge alors dans la "cave" et en ressort une bouteille d'un infect vin rosé sucré qui gît là depuis des lustres et la lui remet dans un sac. Comme par enchantement, la visite du bateau s'arrêtera là et il s'éclipsera avec son "précieux" cadeau !



Débarrassés de ces obligations incontournables, nous retournons à terre pour déambuler dans le village longeant la côte est de l'île Seragan ; celle-ci est essentiellement composée de mangroves. Quant au village, il est constitué de ruelles étroites où chaque maison possède son temple et les moins pauvres des portes d'entrée monumentales en bois et des entrées sculptées dans le style local très chargé. Au détour d'un labyrinthe de ruelles, on tombe sur un combat de coqs assez prisé ici.

Et puis il est impossible de ne pas remarquer une spécificité de l'île et d'éviter de marcher sur les innombrables offrandes préparées par les balinais et déposées à tous les coins de rue ou de trottoir. Sous forme de petits paniers carrés contenant sur un morceau de feuille de palmier généralement du riz, des fleurs, un petit gâteau salé (souvent un crackers !) et un bâton d'encens, elles sont confectionnées pour les divinités, les ancêtres, les esprits et autres démons pour attirer leur regard et leur attention. Elles sont renouvelées en permanence au grand bonheur sinon des Dieux, du moins des chiens errants !

Chaque passant nous salue, nous demandant presque systématiquement où nous habitons, ce qui est ici une formule de politesse montrant l'intérêt que l'on porte à son interlocuteur. Mais cette première découverte confirme pour le moment notre déception du premier jour, sans vouloir néanmoins généraliser cette opinion à l'ensemble de l'île : il y a beaucoup de choses à voir. Aussi avons-nous commandé une voiture de location pour le surlendemain afin d'entamer la visite de l'île en compagnie de nos amis et fidèles équipiers Martine et Michel qui nous rejoignent le 16 en avion pour accomplir avec nous la traversée de l'Océan Indien jusqu'à l'île de la Réunion.

Le lendemain sera essentiellement consacré au nettoyage du bateau et à internet afin de gérer nos messages et voir nos courriers. Puis le 15, on nous livre la voiture de location ; une petite familiale qui sera parfaite pour quatre personnes et leurs bagages mais dans un état laissant à désirer : beaucoup de bosses et de rayures de tous les côtés de la carrosserie. Nous devons d'ailleurs faire rajouter sur l'état des lieux de nombreuses croix pour indiquer les impacts supplémentaires. Quant au contrat, il est rédigé en indonésien… N'ayant pas encore une parfaite connaissance de la langue, nous nous le faisons traduire par l'agent. Certaines de nos questions concernant les problèmes d'assurance nécessitent d'appeler la société de location locale.

Bref, au bout d'une bonne demi-heure, nous prenons les clés et partons à la découverte de Denpasar, la capitale située à quelques vingt kilomètres. Et là, il faut bien avouer que la première matinée de conduite fut assez stressante !

Conduire à Bali

En Indonésie, on conduit à gauche, ce qui ne nous pose plus de problème depuis longtemps, après nos escales en Nouvelle-Zélande et en Australie. Mais ici, nous sommes en Asie, ce qui implique deux choses : un code de la route qui semble manifestement inexistant ou pour le moins inappliqué, sauf pour les feux rouges, et un parc automobile à très grande majorité constitué de deux roues, scooters et petites motos.

La circulation est intense ; ça grouille de partout dans des flots ininterrompus débouchant de toutes parts et qui vous donne le tournis. Nous n'avons pas bien compris au début les règles de priorité avant de nous rendre compte que c'est le plus gros ou le plus culotté qui a raison… Mais attention, les deux roues débouchent des rues ou des chemins sans jeter le moindre regard, estimant sans doute qu'ils ont priorité ; ils servent en outre à transporter famille et matériels. Une bonne proportion d'entre eux supporte le père, la mère et deux enfants qui ont tellement l'habitude qu'ils ne se tiennent même pas à leurs parents ! Nous en avons même vu qui d'une main tenait le guidon, de l'autre un bébé et un téléphone coincé entre l'épaule et l'oreille !

Ils doublent les files de voiture dans n'importe quelle condition, vous arrivant de face à toute allure et vous évitant au dernier moment en faisant des queues de poisson invraisemblables. Ils vous doublent par la droite, par la gauche, se rabattent en rasant le capot de la voiture. Lorsque l'on fait la queue dans la circulation, ne vous avisez pas de laisser le moindre espace qui sera aussitôt mis à profit par une armée de deux roues, telle un essaim de bourdons, pour s'immiscer et vous entourer comme pour vous étouffer.

On fait demi-tour n'importe où, y compris sur des deux fois deux voies, on roule à contre sens bref, cela implique une attention de tous les instants rendant la conduite, au moins au début, très fatigante.

Quant à la gentillesse réelle des Balinais, elle n'est pas de mise sur la route ; ne comptez pas qu'une voiture vous laisse le passage ou vous facilite la tâche pour changer de file, bien au contraire !

Le résultat est une véritable hécatombe, plus de 100 morts par mois ; c'est aussi un aspect inattendu pour ce prétendu paradis : bruit, pollution et embouteillages, il n'est pas utile de faire des milliers de kilomètres pour se retrouver dans un tel enfer !

Mais le pli se prend vite : au bout de quelques jours, on se surprend à rouler soi-même à la balinaise ; les deux roues n'ont plus le dernier mot !

Nous n'avions pas d'autre carte que celle succincte de notre guide sur Bali, et il fallait peu compter sur les panneaux indicateurs, rares et toujours mal placés dans les feuilles des arbres. Nous nous sommes vite retrouvés perdus dans des rues puis des ruelles investies par des armées de scooters agressifs. Jamais nous n'avons vu le panneau indiquant Denpasar, cette ville tentaculaire dans laquelle nous étions entrés sans nous en apercevoir depuis que nous avions quitté l'île Serangan !

Nous finîmes tout de même par trouver le centre ville où se situe le centre d'information touristique situé à proximité de la résidence du gouvernement ; c'est le seul quartier qui trouvera grâce à nos yeux, aéré avec des espaces verts. On nous abreuvera de documentations sur la ville et on nous renseignera très aimablement sur le chemin à suivre pour trouver devinez quoi, un supermarché Carrefour ! C'est que le mousse ne perd pas le sens de l'essentiel : comment réapprovisionner le bord.

Nous nous y arrêterons sur le chemin du retour et serons un peu déçus de l'achalandage du magasin ; nous nous apercevrons plus tard qu'il y en avait un autre bien plus grand situé à quelques kilomètres de là où nous nous rendrons ultérieurement. Après avoir fait quelques provisions, nous regagnâmes le bord où le captain entreprit la vidange et le changement de la cartouche d'huile du moteur.

Le lendemain, 16 septembre, Nous partîmes à l'aéroport chercher Martine et Michel qui arrivaient vers midi ; auparavant, nous passâmes par la marina du port de Benoa où nous devions conduire Olympe le lendemain, une place nous ayant été réservée par notre agent ; bien nous en a pris car on nous déclara que la marina était pleine ! Nous allions donc rester au mouillage derrière l'île Serangan.

Les retrouvailles avec nos amis furent toujours aussi chaleureuses ; nous les amenâmes à bord après un parcours presque sans faute au cours duquel ils purent apprécier les affres de la circulation balinaise qui ressemble fort d'après eux à ce qu'ils avaient pu constater au Vietnam.

Comme à leur habitude, ils n'étaient pas venus les mains vides : outre les quelques pièces de rechange demandées, leurs bagages contenaient des spécialités lyonnaises, saucissons à cuire, rosettes, saucissons en brioche, quelques bons fromages bien de chez nous, mais aussi Pastis et rhum pour le moral de l'équipage, c'est important, et petits cadeaux personnels…

Le sud et le sud-ouest



Samedi 17 septembre, nous commençons la visite de l'île ; ce sera d'abord le matin la visite de la trilogie Kuta, Legian et Seminiak, les trois cités touristiques situées au sud-ouest de l'île au nord de l'aéroport ; c'est là que se trouvent les principales plages de sable blanc bordées par d'innombrables hôtels de grand standing et où la forte houle du large fait la joie des surfeurs. C'est aussi à Kuta qu'eurent lieu en octobre 2002 des attentats qui ont fait plus de 300 victimes, en majorité australiennes ; ces évènements ont profondément affecté les balinais, pacifistes par nature et qui ne comprennent toujours pas le pourquoi de ces sauvageries. Quant à l'activité touristique, elle a souffert pendant plusieurs années et souffre encore de la désaffection des visiteurs.

Les rues alentour sont truffées de boutiques pour touristes ; il y en a pour toutes les bourses et tous les styles, les plus "classes" se trouvant au nord de Legian et à Seminiak. Il vaut mieux laisser la voiture quelque part et aller à pied car la circulation est infernale et les sens uniques nombreux rendent celle-ci compliquée.

L'intérêt de l'endroit est pour nous très limité ; nous y déjeunerons le midi dans un petit restaurant pour un prix dérisoire de délicieux plats locaux, la plupart à base de riz et de viande.

Puis nous prendrons la direction du sud de la péninsule Bukit Badung située au sud de l'île pour nous rendre au Pura Luhur Uluwatu, un temple situé au sommet d'une impressionnante falaise sur la façade ouest de la péninsule d'où l'on peut admirer le coucher du soleil. Les distances ne sont pas très grandes mais les temps de parcours sont relativement importants compte tenu de l'état des routes et de la circulation.

Ce temple fait partie des importants sanctuaires de la côte sud dédiés aux esprits de la mer. Les premières constructions de ce site datent du 11ème siècle ; elles furent l'œuvre du brahmane javanais Empu Kuturan. Pour rentrer sur le site, il faut revêtir un sarong, sorte de sari serré autour de la taille. Puis on longe un chemin vers le temple où des singes en liberté sont à l'affût de tout ce qu'ils peuvent chaparder.

Porches, statues représentant le bestiaire mythologique balinais, sont savamment sculptés de manière exagérément chargée. Dans tous les temples qui nous seront ensuite donnés de voir, ce seront les mêmes images, les mêmes représentations psychédéliques de dragons et autres créatures monstrueuses. Leur visite vaut surtout par les sites généralement bien choisis voire grandioses où ils ont été édifiés.



Au couché du soleil, nous assisterons au spectacle d'une danse Kecak, la plus connue de l'île ; elle raconte un épisode du Ramayana, un poème épique hindou avec prince, princesse et histoire d'amour avec des méchants qui tentent de s'y opposer, mais nous n'avons pas tout compris ! En lieu et place d'instruments de musique, un cœur d'environ 70 hommes passe une heure à "chanter" "chak-a chak-a chak" sensé imiter des cris de singes, tandis que de gracieuses danseuses et des monstres viennent ensuite compléter le spectacle. C'est un peu long…

C'est de nuit que nous rejoindrons le bateau, décidant de partir le lendemain voir la côte est.

L'est et la vallée de Sidemen



L'accès de cette dernière est facilité par une nouvelle rocade encore en travaux sur certains tronçons ; nous nous dirigerons d'abord vers le Pura Masceti pour tomber finalement dans un superbe hôtel au jardin de rêve en bord de plage. Les résidents ont le choix de se prélasser sur la plage ou au bord de la piscine dans un parc verdoyant amenant un peu de fraîcheur. Et si finalement c'était ce que viennent chercher la plupart des touristes de l'île : une semaine de farniente dans un hôtel de luxe où le personnel est à vos petits soins, dans un environnement dépaysant et pour un prix modique ?


Puis continuant vers le nord-est, nous prendrons un chemin de traverse qui nous mènera sur une plage de sable noir devant un ancien temple tombé en décrépitude et fermé au public. Cette couleur de sable étant à priori peu courue des touristes, la plage n'est manifestement pas entretenue et d'une saleté repoussante. Nous y verrons de pauvres femmes ramasser de petits cailloux avec lesquels elles fabriqueront des colliers et autres "bijoux". C'est aussi ça Bali.

Pour déjeuner, nous nous arrêterons à Padangbai, petit port des ferries à destination de Lombok et de Nusa Penida lové le long d'une jolie plage de sable blanc dont une multitude de bateaux de pêche a pris possession. L'endroit est plutôt calme par rapport à ce que nous avons vu jusqu'ici. Nous trouverons facilement un café où nous déjeunerons de plats locaux toujours aussi bon marché (compter environ de 3 à 4 euros le plat principal).

L'après-midi nous décidons de revenir par l'intérieur des terres pour parcourir la vallée de Sidemen réputées pour ses rizières en terrasse et la luxuriance de sa végétation. Nous poursuivrons donc la route côtière jusqu'à Manggis avant de tourner en direction de Duda : là, les indications de direction manquèrent cruellement au point que nous nous engageâmes sur une petite route que nous pensions mener à Sidemen. Nous nous retrouvâmes rapidement sur un sentier en pleine forêt qui se mit à descendre vers le fond d'un vallon par une succession de virages serrés en épingles à cheveux ; c'était très beau, entourés que nous étions d'immenses bambous, mais de plus en plus stressant pour Maryse qui voyait mal comment on allait remonter avec cette voiture qui n'avait rien d'un 4x4. Faire demi-tour semblait même problématique compte tenu de la largeur de ce qui était devenu un chemin de terre. D'ailleurs, aux visages des quelques balinais croisés en haut de la route, on se doutait bien qu'ils se demandaient ce que l'on faisait là !

Et bien on a réussi à faire demi-tour et à remonter la côte sans encombre pour retrouver la route principale. Nous nous arrêtâmes pour demander notre chemin tout en étant prudents sur les réponses qui nous étaient faites : plutôt que de ne pas répondre s'ils ne savent pas, les balinais, très polis, préfèrent vous induire en erreur…

Nous trouvâmes enfin la route de Sidemen et pûmes admirer nos premières rizières si typiques du pays et qui pour nous représentent ce qu'il y a de plus beau sur l'île.

Il ne restera plus qu'à redescendre la vallée et rejoindre la route côtière pour rentrer au bateau ; mais en cours de route, l'idée nous vint de pousser jusqu'à Legian pour dîner de nouvelles spécialités locales !

Ubud

Le village d'Ubud est le centre culturel de l'île ; de tout temps, artistes locaux et étrangers y ont développé leur art : peinture, sculpture, artisanat. C'est donc une étape incontournable de tout voyageur de passage et nous décidâmes de nous y rendre le lendemain 19 septembre.

C'est en début de matinée que nous parviendrons à Ubud. Nous nous garâmes dans Jl Hanoman où nous laisserons la voiture toute la journée ; c'est à pied que le village se découvre, notamment les deux artères principales, Jl Raya Ubud et Jl Wanara Wana aussi connue sous le nom de Monkey Forest Road. Arrivant de Jl Hanoman, on tombe inévitablement sur le marché ; là, on a une impression de déjà vu, avec le souk de Marrakech, mais avec la griffe balinaise ! C'est grand, tortueux et le pire y côtoie le moins mauvais… On est un peu sévère tout de même, quelques sculptures démontrant l'adresse des artistes balinais dans cet art.

Bien entendu, il fut assez difficile d'en arracher nos chères épouses !

A l'angle des rues Raya Ubud et Suweta se trouvent sur le même terrain le palais d'Ubud et le Puri Saren Agung. La famille royale y habite toujours, mais une partie est ouverte au public.

Nous descendrons ensuite Monkey Forest Road pour visiter les nombreuses galeries d'art et magasins de souvenirs ; le travail artistique est parfois phénoménal mais toujours très "chargé" et nous n'avons pas "tilté" sur quelque chose que nous aurions pu ramener.

Avant le déjeuner, les femmes optèrent pour un massage balinais complet pendant que les hommes les attendirent à la terrasse d'un café devant des bières bien fraîches !

Nous déjeunerons le midi dans le restaurant Casa Luna situé Jl Raya Ubud dans un cadre sympathique avant de repartir déambuler dans les rues et les galeries. En milieu d'après-midi, nous reprendrons la route du retour, regrettant une nouvelle fois le côté très touristique de l'endroit qui manque ainsi d'authenticité. Mais nous sommes bien conscients que nous n'avons pas assez de temps pour découvrir le Bali profond que l'on peut sans doute rencontrer au cours de randonnées alentour.

Le lendemain sera une journée tranquille de récupération avant de repartir le 22 vers le centre de l'île.

Au pied du Gunung Batukaru

Au programme de la journée, la région située au pied du deuxième volcan de l'île, le Gunung Batukaru culminant à 2276 mètres, avec deux points forts : les plus anciennes rizières de l'île et le Pura Luhur Batukau, l'un des temples les plus sacrés et les moins connus de l'île.

Nous avons suivi la route partant sur la côte ouest jusqu'à Tabanan d'où nous avons pris une petite route sur la droite pour monter vers les pentes du volcan ; bien entendu, nous n'avons pas pris la bonne route, celle-ci s'avérant très vite en mauvais état et avons du demander notre chemin. Un balinais (en scooter évidemment) nous guida à travers la campagne jusqu'à la bonne route ; travaillant dans un grand hôtel de Kuta, nous avions la chance qu'il parle bien l'anglais.

Entre Utu et Singanan, nous tombâmes sur un restaurant dominant une vallée et ses rizières en terrasses, offrant une vue magnifique. Sur la route menant ensuite à Jatiluwih, qui signifie "vraiment merveilleux", ce fut un enchantement avec ces immenses rizières superbement entretenues et des systèmes d'irrigation mis en place depuis des siècles. Toutes les nuances de vert y sont représentées. Seuls quelques paysans travaillaient à repiquer des plans, courbés à longueur de journée sans que cela semble poser problème à leur dos !

Nous prîmes ensuite la direction du Puru Luhur Batikau situé en impasse à l'extrémité d'une route s'arrêtant sur le flanc du volcan. L'endroit, baigné d'une humidité ambiante au sein d'une luxuriante végétation, est empreint d'une grande sérénité.


Pour entrer sur le site, il faut se vêtir d'un sarong ; c'était un temple d'état du temps où Tabanan était un état indépendant. Ses principaux édifices sont en forme de pagode et sont équipés de portes destinées à protéger les objets de cérémonie. Certains enclos sont interdits au public et dans l'un d'entre eux, on put apercevoir une cérémonie de prière en cours.

L'ensemble du temple est réparti sur le flanc du volcan, nécessitant de nombreuses marches pour accéder à sa partie supérieure. En contrebas, un lac déploie toute sa magie dans ce lieu de recueillement. Curieusement, cet endroit semble à l'écart des circuits touristiques et c'est tant mieux. Nous regagnâmes le bord à la nuit tombée.

Le Pura Tanah Lot

Le lendemain, nous nous fîmes livrer à bord de l'eau pour compléter le réservoir. Pas question ici, en effet, de faire fonctionner le dessalinisateur dans une eau sale parfois chargée de gasoil. L'eau se présente en bouteilles de 19 litres nous en avions commandé 35 qu'il fallut siphonner pour remplir le réservoir dont la bonde d'accès se situe derrière la barre à roue.

Une fois l'opération terminée, nous prîmes la route en direction du Pura Tanah Lot, un autre temple celui-là très couru et sans doute le plus photographié de l'île. Il se situe sur la côte sud-ouest au nord de Seminiak.

Situé sur un rocher, les pieds dans l'eau près d'une jolie plage, il est vrai qu'il est vraiment photogénique. Il faut savoir cependant qu'une grande partie dudit rocher est artificiel car l'original menaçait de s'écrouler.



C'est l'un des temples de la mer le plus important et le plus vénéré des balinais. Mais c'est aussi devenu un piège à touristes avec une entrée d'enceinte où l'on doit longer des allées de boutiques avant d'arriver à la mer ! L'accès au temple proprement dit est réservé aux seuls balinais. C'est le soir que le site est le plus fréquenté pour venir y admirer le soleil couchant en arrière plan. Quant à la houle, elle est particulièrement forte, offrant de belles images de vagues éclatant sur les falaises et les rochers alentour en gerbes brillantes sous le soleil. Indépendamment du "piège à touristes", nous avons apprécié la beauté du site.

Dans l'après-midi, nous reviendrons au bateau après avoir effectué les premières courses d'approvisionnement en vue de la prochaine traversée de l'océan Indien.

Le lendemain fut consacré à l'intendance du bord : livraison de gasoil (au bon prix !), lessives et courses en vue des trois à quatre semaines de mer. Maryse et Martine se lanceront dans l'après-midi dans la préparation des plats qui prendront ensuite la direction du congélateur.

Puis le 24, nous retournâmes à Legian pour déjeuner et assister au match Nouvelle-Zélande-France dans le cadre de la coupe du monde de rugby ; nous avions en effet repéré lors de notre dernier passage un café diffusant les matchs de cet évènement et Maryse n'aurait manqué pour rien au monde cette affiche…

Le résultat ne fut pas à la hauteur de nos attentes et les femmes se consolèrent en faisant chauffer leur carte Visa en achats de cadeaux et de souvenirs !

Le nord et les routes traversières

Nous partîmes le 25 pour deux jours dans le nord de l'île, direction Singaraja et Lovina qui est une zone de résidences de vacances ; mais ce qui nous intéressait surtout, c'était de parcourir les deux routes traversières pour passer la chaîne des volcans.

A l'aller, nous prîmes la direction de Tabanan avant de prendre à droite vers Singaraja ; la route traverse la plaine couverte de rizières puis entame la montée de la chaîne entre le Gunung Pohen (2055m) et le Gunung Catur (2096m). Begudul est le premier village atteint au sommet de la colline ; il surplombe le lac Beratan. Puis nous atteindrons Candikuning qui est le centre horticole du centre de l'île.

Nous nous arrêterons au Bali Tropical Gardens couvrant 154 hectares sur le versant du Gunung Pohen ; c'est devenu aujourd'hui un parc immense où les balinais viennent en famille le week-end passer la journée et chercher un peu de fraîcheur. Et comme c'est dimanche, la foule ne manque pas, y compris une troupe de jeunes faisant de la gymnastique en musique.



A l'intérieur de ce parc bien entretenu, nous découvrirons un bassin entouré de cinq petites pagodes en pierre reliés par des petits ponts, constituant un ensemble particulièrement harmonieux. Nénuphars dans l'eau et hortensias plantés en périphérie complétaient le tableau. Il y était expliqué sur une plaque que le peuple balinais entretient un équilibre entre vie spirituelle et vie matérielle et que les dons ont une signification précise pour avoir la bénédiction des Dieux.

Enfin au fond du parc se trouve un petit temple, le Pura Luhur Pukak Terate Bang où le religieux en charge du site recevait sa famille ; le lieu était aussi investi par des singes en liberté dont certains se montraient agressifs.

Nous reprîmes la route pour nous arrêter un peu plus loin aux cascades d'Air Terjun Gitgit ; un chemin piétonnier y mène, avec péage et petites boutiques de souvenirs… Rien de bien fantastique comme souvent dans ce genre d'endroit. Nous déjeunerons un peu plus loin au centre du village de délicieuses spécialités balinaises pour un prix toujours dérisoire.

C'est à Singaraja, deuxième ville de l'île avec ses 100 000 habitants, que nous atteindrons la côte nord. La ville fut autrefois le centre du pouvoir néerlandais de Bali et resta jusque dans les années cinquante le centre administratif des îles de la Sonde, de Bali au Timor.

Nous poursuivrons en longeant la côte vers l'ouest pour arriver à Lovina et trouver facilement notre hôtel pour le soir ; situé le long d'une plage déserte avec piscine et tout et tout, nous avons décidé de nous accorder un peu de farniente, ces dames se faisant à nouveau masser pendant une heure (c'est fou comme les femmes aiment les massages !) pendant que les hommes profitaient de la piscine. Grâce à une bonne connexion internet, le captain put ainsi passer une partie de la nuit à mettre à jour le site du voyage.

Le lendemain matin nous reprîmes la route côtière vers Singaraja que nous poursuivrons vers l'est pour prendre la direction du Gunung Batur. Ce volcan offre la particularité de comporter deux cratères l'un dans l'autre ; le cratère extérieur est d'un diamètre de 14 kilomètres dont l'arête la plus haute se situe à 1500 m au dessus du niveau de la mer tandis que le cratère intérieur, en forme de cône presque parfait, culmine à 1717 m.



La route monte progressivement et longtemps le long du flanc nord du volcan pour atteindre et suivre l'arête occidentale du cratère extérieur, offrant de jolies vues sur la caldeira, le pic central et le lac Batur situé au pied de ce dernier. Mais rien de comparable aux paysages grandioses entourant le Teide sur l'île de Tenerife !

Au sommet, nous nous arrêterons pour acheter des clous de girofle dont la culture est ici importante. Puis nous chercherons sur la gauche la route qui descend au fond de la caldeira pour rejoindre les rives du lac au bord duquel nous avions projeté de déjeuner. Nous en trouvâmes une qui descendit en lacets serrés et qui aboutit à un champ de lave noire ! Nous ne devions pas être les seuls à nous tromper car des petits malins attendaient en bas pour nous guider à travers cette coulée de lave jusqu'au lac et nous proposer quelques aquarelles soi-disant de leur facture…

Nous suivîmes la moto de notre "bienfaiteur" à travers ce décor dantesque qui nous rappelait cette fois l'île de Lanzarote, à ceci près que la route goudronnée avait fait place à un chemin taillé dans la lave et en très mauvais état. Il fallut presqu'une heure de ce "rallye" pour atteindre la rive du lac et trouver un restaurant. Nous fûmes un peu déçus de l'endroit, peu aménagé et pas très propre, mais le paysage alentour était tout de même très beau.

En repartant, nous prîmes la route que nous aurions dû emprunter à l'aller pour rejoindre la route en bordure du cratère à Penelokan qui signifie littéralement "endroit d'où l'on regarde". De par la vue d'ensemble que l'on a du Gunung Batur et du lac, on comprend mieux l'appellation, celle-ci y étant splendide. Mais le village proprement dit est une parodie de lieu touristique avec restaurants pour cars entiers de touristes et échoppes de souvenirs de mauvais goût et de marchands pour le moins zélés. Le captain avait dû faire une touche lorsqu'une vendeuse très insistante et ravissante est presque montée sur ses genoux dans la voiture pour essayer de lui vendre un affreux teeshirt, du moins aime-t-il le croire…

Puis la route se poursuivit en descendant le versant sud du volcan pour rejoindre Bangli puis la route côtière sud-est que nous avions déjà empruntée quelques jours plus tôt. Mais avant de reprendre le chemin de l'île Serangan pour retrouver le bord, les femmes ayant manifestement décidé de faire la grève de la cuisine, nous poursuivîmes jusqu'à Legian pour dîner dans ce qui devenait notre cantine…

Dernier jour indonésien

Mardi 27 septembre ; nous prévoyons de quitter Bali le lendemain. Nous avons bien conscience que le séjour a été trop bref et qu'il ne nous a pas permis de nous imprégner de toutes les subtilités de cette culture si particulière ni de découvrir toutes les beautés dont regorge l'île ; mais d'un autre côté, je crois qu'on aurait un peu saturé de temples et de rizières ! Et puis une fenêtre météo étroite se profile dans quelques semaines maintenant pour rejoindre l'Afrique du Sud et franchir le Cap de Bonne Espérance…
Nous refaisons donc livrer de l'eau à bord et partons à Carrefour acheter les produits frais pour la traversée.

Puis nous entamons avec notre agent la tournée des formalités de sortie : on prend les mêmes que pour l'entrée et on recommence ! Mais cette fois le bureau de la Quarantaine est fermé (il est déjà 15h…), nous échapperons donc à l'un des cinq supplices.




Pendant ce temps, Maryse et Martine purent assister à une procession rituelle le long du rivage destinée à demander aux Dieux leur protection pour les pêcheurs et les marins partant en mer ; un peu comme les processions d'antan en Bretagne pour la bénédiction de la mer et des bateaux. Hommes et femmes n'étaient pas mélangés mais revêtus d'habits colorés et avançaient au son d'instruments à percussions à l'abri de leurs ombrelles typiques.

Le soir nous retournerons devinez où ? A Legian bien sûr, pour dîner à notre cantine mais aussi pour dépenser nos dernières roupies indonésiennes qui ne nous serons d'aucune utilité nulle part ailleurs. Les hommes attendront sagement leurs épouses au bar du restaurant pendant que ces dames arpenteront une dernière fois la rue commerçante. Et le captain aura la "bonne" surprise, à son grand désespoir, de voir Maryse revenir les bras chargés d'une énorme statue en bois qu'elle lorgnait depuis longtemps ! Le bateau s'alourdit de jour en jour…

Le lendemain à 10h, nous larguions la bouée de mouillage, destination l'île Maurice de l'autre côté de l'océan Indien, ce qui en fait une des plus longues étapes de ce tour du monde.

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