OLYMPE AUTOUR DU MONDE

ÎLE DE LA REUNION

Toujours des formalités mais aussi des retrouvailles

Une petite journée de mer tranquille ? Que nenni ; ce fut d'abord une absence totale de vent pendant les deux premières heures, puis du près serré contre un vent d'ouest très rare ici pour terminer le lendemain les dernières heures au moteur face à un vent de 25 à 30 nœuds. En effet, le gréement provisoire de la grand-voile sans son chariot ne permettait pas d'avancer avec un cap correct.

C'est à 15h30 que nous pénétrâmes dans le port de la Pointe des Galets ; avec la forte houle de côté qui provoquait des embardées, l'entrée nous parut bien étroite et le port bien plus petit qu'il nous paraissait sur les cartes ! Martine, Maryse et Michel étaient sur le pont à scruter la mer pour apercevoir les bouées tribord et bâbord d'entrée.

Puis on pénétra dans le bassin sud pour nous amarrer à un quai d'attente avec l'aide de l'équipage d'un bateau déjà présent, sur un plan d'eau parfaitement calme. Bien sûr, nous avions tenté en vain de joindre le port à la VHF sans succès : bienvenue en France… Et quand nous nous présentâmes à la capitainerie, celle-ci était déjà fermée! On espérait cependant qu'elle serait ouverte le lendemain samedi pour la demande des formalités puisque c'est elle qui se charge d'appeler les douaniers. Nous n'avions pas envie d'attendre le lundi scotchés au bateau, d'autant plus que vers 17h30 nous vîmes arriver Monique et Jean-Claude, nos bons amis de Renata rencontrés aux Canaries, au Cap Vert et aux Antilles puis en Bretagne après leur retour en métropole et avant leur installation définitive à la Réunion.

Nous fêtâmes la joie des retrouvailles avec la bouteille de Champagne qu'ils avaient apportée et ils nous invitèrent à déjeuner chez eux dès le lendemain samedi. Mais la mauvaise nouvelle, c'est que Jean-Claude ne nous accompagnera pas en Afrique du Sud, n'étant pas suffisamment rétabli de son opération du ménisque !

Le lendemain matin, lavage du pont et visite à la capitainerie, ouverte, qui enverra copie de notre formulaire d'arrivée aux Douanes pour les convoquer. Mais à midi, toujours pas de nouvelles de ces chers douaniers que la capitainerie ne put même pas joindre au téléphone ! Quel contraste avec les derniers pays visités, en particulier Nouvelle-Zélande, Australie et Maurice !

De plus, ce port est situé au milieu de nulle part à 20 km au sud de Saint-Denis, la capitale ; à pied, on ne peut rien faire. Etonnez-vous alors que la plupart des croisiéristes s'arrêtent à Maurice et pas à la Réunion ! Ceci dit, ils ont bien tort, nous y reviendrons, mais il serait tout de même temps de penser à promouvoir le tourisme dans les Départements et Territoires d'Outre Mer, pas seulement avec des dépliants racoleurs…

Et bien tant pis, douaniers ou pas, nous quitterons le bateau lorsque Jean-Claude viendra nous chercher pour le déjeuner. Il nous emmena tous les quatre à la Saline le Haut où Monique et Jean-Claude ont acheté une très jolie maison créole ; située à près de 500 mètres d'altitude, la température y est plus agréable, surtout l'été, qu'en bord de mer. Et puis nos amis nous firent visiter, non sans fierté, leur très beau jardin avec une vue magnifique sur l'océan et surtout tout ce que Monique et Jean-Claude avaient rêvé de faire pousser chez eux en Bretagne !

La route empruntée en bordure de côte appelée route des Tamarins est magnifique ; deux fois deux voies avec des ouvrages d'art, viaducs, pont suspendu, tunnels, on voit que l'on est de retour dans un pays moderne et riche. Et si nous brocardons quelques fois notre beau pays pour ses travers, il faut reconnaître que ses infrastructures n'ont guère d'équivalent au monde, même dans ses terres lointaines et c'est très bien.

Le temps de trouver une voiture de location, Monique nous prêta gentiment la sienne pour les deux jours suivants. Mais nous déchantâmes rapidement l'après-midi quand, après avoir visité quatre ou cinq loueurs, nous ne trouvâmes rien de disponible avant au mieux le jeudi suivant ; la saison commence à battre son plein et tout est réservé depuis longtemps, y compris chez les grands loueurs installés à l'aéroport. On rentrera au bateau en longeant la côte située devant un des rares bouts de lagon : La Saline les Bains, l'Ermitage, Saint Gilles les Bains et Saint-Paul dont le marché du vendredi nous a été chaudement recommandé.

Arrivé au bateau, pas de nouvelles des douaniers ; s'ils sont passés, ils n'ont pas laissé de message. Ce n'est que le lendemain matin dimanche vers 7h qu'ils apparaîtront, étonnés semble-t-il de voir un bateau arborer le pavillon jaune. Ils nous déclarerons ne pas avoir eu connaissance du fax de la capitainerie… Heureusement que leur gentillesse n'était pas à la hauteur de leur organisation !

Un accident stupide

Puis nous larguâmes les amarres du quai d'attente pour nous rendre à l'intérieur de la marina prendre la place qui nous avait été octroyée la veille. Et c'est là que survînt le premier accident corporel sérieux à bord d'Olympe depuis notre départ : une fois en place à notre ponton, Maryse s'occupe de rentrer les pare battages inutilisés dans le coffre arrière et…referme le couvercle du dit coffre sur son pied nu posé côté charnières. Elle entend un craquement sinistre et se tord de douleur ; le pouce du pied n'est vraiment pas en bon état.

Pendant que Martine et Michel restent au bateau, le captain la conduit aux urgences de l'hôpital de Saint-Paul, le plus proche, où il nous faudra attendre plus de cinq heures après la radio pour qu'un médecin et un infirmier s'occupent d'elle. Le diagnostic est clair : fracture nette de la première phalange du pouce qui a doublé de volume. Une attelle sera posée, lui permettant tout de même de marcher le pied à plat mais avec difficultés. S'en est déjà terminé des magnifiques randonnées que nous comptions effectuer sur cette île merveilleuse !

Le lendemain lundi sera consacré à faire quelques provisions et à trouver enfin une voiture de location chez un loueur indépendant (il y en a beaucoup sur l'île) indiqué par la marina. Le soir, nous nous retrouverons tous à bord d'Olympe pour un dîner concocté par Maryse que son pied n'handicapa point pour développer ses talents culinaires !

Début de la visite de l'île

Le lendemain, c'est vers le sud de l'île que nous nous dirigerons tous les six, avec un premier arrêt à Manapany les Bains située après Saint-Pierre. Il s'agit d'un petit village fleuri situé en bordure de l'océan avec une piscine naturelle dans les rochers. Le coin est charmant et nous en profitons pour faire une pause café.

Puis nous reprendrons la route pour nous arrêter au Cap Méchant quelques kilomètres après Saint-Joseph. Situé plein sud face à la houle du large, il porte bien son nom car, malgré la houle légère ce jour là, elle faisait éclater des gerbes d'eau invraisemblables montant plus haut que la falaise faite de roches noires basaltiques. Les deux éclopés, Maryse et Jean-Claude, nous attendirent sagement pendant que nous poussions plus loin admirer ce phénomène.


Reprenant la route, nous atteindrons le Grand Brûlé à l'extrémité sud-est de l'île, la zone des coulées de lave du Piton de la Fournaise, l'un des volcans les plus actifs au monde ; lors des éruptions les plus importantes, les coulées de lave dévalent cette zone, heureusement délimitée de chaque côté par des effondrements naturels, traversent la route côtière pour finir dans l'océan dans des jets de vapeur qui doivent être impressionnants. D'après les photos, le spectacle est magnifique ; qui plus est, il s'agit d'un volcan à éruption de lave et non explosif : il n'est donc pas dangereux.

Malheureusement, nous ne pourrons assister à une éruption ; pourtant, elles ne sont pas rares et on a pu voir les coulées des éruptions des années 1986, 2001, 2002, 2004, 2005 et 2007 ; c'est dire que le phénomène est assez fréquent.


Après le déjeuner pris "chez Moustache" et nous être régalé de spécialités locales, nous reprîmes la route du retour avant de bifurquer vers l'intérieur des terres en remontant la rivière de Langevin entre bananiers et fougères arborescentes. Il faut monter en première des pentes raides de montagne pour arriver en amont à des cascades se déversant dans des trous d'eau où il est possible de se baigner. Nous avions notre premier aperçu de la vraie nature de la Réunion qui vaut bien davantage, à notre avis, pour ses paysages de montagne que pour son littoral.

La journée se termina par un dîner toujours aussi sympathique chez Monique et Jean-Claude.

Le lendemain matin fut consacré à faire les courses puis, l'après-midi, nous partîmes à Saint-Denis, la capitale située quelques vingt kilomètres au nord du port. C'est la ville d'outre mer la plus importante avec ses 140 000 habitants. Ce n'est cependant qu'à l'arrivée de Mahé de la Bourdonnais en 1735 qu'elle subtilisa ce rôle à Saint-Paul qui avait été le lieu d'implantation des premiers colons.

Nous nous contenterons de la visite du centre historique à partir du Barachois qui est le nom donné au front de mer aménagé ; partant de la place…Mahé de la Bourdonnais avec sa statue (différente de celle de Port Louis, nous avons vérifié), nous verrons d'abord la préfecture adjacente et ses jolis bâtiments de style colonial ; nous remonterons alors la rue de la Victoire jusqu'au monument aux morts, nous arrêtant au passage à la discrète cathédrale Sainte-Marie datant de 1829 qui vaut par la fresque située derrière l'autel.


Sur la place du monument aux morts donne l'hôtel de ville et sa façade jaune de style un peu pompeux. La rue change ensuite de nom pour prendre celui de rue de Paris ; nous y verrons quelques belles demeures créoles dont la villa Deramond qui a vu naître le poète Léon Dierx (il y a une plaque commémorative) et l'ancien premier ministre Raymond Barre (il n'y a pas de plaque commémorative !)

Vue l'heure avancée, nous n'aurons malheureusement pas le temps de visiter le musée Léon Dierx qui renferme entre autres des œuvres (mineures) d'artistes majeurs comme Picasso, Gauguin ou Cézanne.



Nous redescendrons vers le bord de mer par la rue commerçante parallèle Jean Chatel et finirons par la rue Juliette Dodu où d'autres belles villas, souvent bien entretenues mais aussi parfois à l'abandon, bordent les trottoirs.

Enfin, dans la rue du Maréchal Leclerc perpendiculaire aux précédentes, se trouve la plus ancienne mosquée de France édifiée en 1898, la mosquée Masjid Noor-al-Islam.

Il faisait très chaud ce jour là et nous fûmes heureux de trouver un bar près du grand marché pour nous désaltérer avant de reprendre la route des Tamarins en direction du port. Celle-ci longe les falaises abruptes du sud de Saint-Denis qui s'éboulent assez régulièrement malgré les énormes filets de protection métalliques fixés aux parois.

 

 

Notre premier cirque : Cilaos

Le lendemain, nous avions décidé avec Martine et Michel d'aller visiter notre premier cirque, le cirque de Cilaos ; il s'agit bien entendu de la définition géologique d'un espace ceint de montagnes aux parois vertigineuses, dénommées ici remparts, qui s'est formé par effondrement. Ils sont au nombre de trois à La Réunion, les cirques de Cilaos et de Salazie que l'on peut atteindre par des routes de montagne et celui de Mafate qu'aucune route ne dessert, atteignable seulement par des chemins de randonnées longues et difficiles. Ils sont adjacents, formant comme les pétales d'un trèfle avec en son centre le Piton des Neiges, le sommet de l'océan Indien avec ses 3070 mètres d'altitude.

Pour ce rendre à Cilaos, il faut d'abord se diriger vers le sud par la route des Tamarins jusqu'à la commune de St-Louis (ici, la plupart des communes sont un "Saint- Quelque Chose"). On commence alors à monter le long du Bras de Cilaos, la rivière descendant du cirque par la seule vallée d'accès puis rapidement la route s'élève en lacets interminables dans des paysages grandioses de montagne, accrochée aux remparts et survolant les vides au dessus de la rivière ; elle est d'ailleurs dénommée la route aux 400 virages !

Certains passages sont très étroits, voire à sens unique notamment dans les deux tunnels si étroits que les cars doivent replier leurs rétroviseurs pour pouvoir les traverser… Et il n'est pas rare qu'ils doivent s'y reprendre à deux fois pour passer certains virages en épingle à cheveux. Quant à notre petite Clio, c'est en première et en seconde qu'elle effectuera la montée jusqu'au village de Cilaos. En comparaison, la route Roque de los Muchachos montant au cratère de l'île de La Palma aux Canaries c'est de la roupie de sansonnets, même si le village ne se situe qu'à 1200 mètres d'altitude.

On comprend mieux en regardant alors autour de soi l'appellation de cirque ; le plateau du village est entouré de murailles impressionnantes culminant entre 2200 et les 3070 mètres du piton des Neiges qui domine le nord du cirque. Le nom de Piton des Neiges n'est d'ailleurs pas très approprié car la neige ne le recouvre que très exceptionnellement et jamais bien longtemps : nous sommes ici encore sous les tropiques.

Nous avons de la chance, il fait un temps magnifique ; nous sommes d'ailleurs partis de bonne heure pour pouvoir arriver avant les nuages qui envahissent souvent les sommets et les vallées en fin de matinée.

Le village de Cilaos construisit d'abord sa notoriété grâce aux sources d'eau chaude aux vertus curatives qui y furent découvertes au début du 19ème siècle par les Noirs marron, les esclaves en fuite. Ce n'est qu'après la construction de cette route d'anthologie en 1927 qu'il connut véritablement son essor. Mais il possède aujourd'hui d'autres spécialités : les lentilles, le vin (eh oui, mais cher et pas terrible !) et la broderie artisanale.

Le temps de passer au centre d'information prendre des renseignements et une carte des petites randonnées possibles compte tenu du pied handicapé du mousse, et nous voilà partis vers la Mare à Joncs, un étang jouxté par un établissement de restauration moderne mais adapté au site qui rappelle les paysages alpestres. Le temps de prendre un pot et de discuter avec deux habitants du village et nous voilà partis, carte en main, vers la destination d'un petit chemin de randonnée se prenant plus bas dans le village. Nous couperons donc par la route en direction du lieu-dit la Roche Merveilleuse d'où l'on a une vue imprenable sur le dit village.

Oui mais voilà, la carte n'est pas à l'échelle pour que la fin du circuit ne sorte pas des limites de l'épure ! Et au bout d'une heure de marche ralentie, le captain eut pitié de son second et décida de partir devant pour aller chercher la voiture. Devant, car il souhaitait tout de même voir cette fameuse roche et pensait pouvoir redescendre plus vite par le chemin de randonnée à travers la forêt du Grand Matarum.

Il lui fallut donc atteindre le point de vue au bout d'un chemin forestier situé encore à plus d'un kilomètre et demi en montant la route, puis emprunter le chemin balisé pour redescendre au village ; sauf qu'au début, au lieu de descendre, il montait assez raide pendant encore un bon quart d'heure avant de descendre enfin en pleine forêt au milieu de pierres et de racines ralentissant la marche.

Bref, il s'écoula plus d'une heure avant de rejoindre en voiture l'équipage d'Olympe qui avait progressé vers la Roche mais que seul Michel avait atteinte. De retour au village, après une visite de l'église qui est la seule de l'île de la Réunion à posséder un carillon, une grosse petite faim tenaillait les estomacs et nous nous attablâmes au "Petit Randonneur" le bien nommé !

En guise de digestion, nous reprîmes la voiture pour remonter la route empruntée à pied le matin et nous rendre au petit village de Bras Sec dont il n'y a pas grand-chose à dire ; sur la route se trouve au lieu-dit Le Bloc le départ du sentier de randonnée qui mène au sommet du mythique Piton des Neiges. Prévoir 10 heures de marche éprouvante pour effectuer l'aller-retour avec 1700 mètres de dénivelé positif puis négatif… Un refuge situé à mi parcours permet de répartir l'effort sur deux jours. Mais le spectacle doit vraiment en valoir la peine.

Lorsque nous reprendrons la route du retour, les nuages commençaient à se former sur les sommets et dans la vallée ; mais nous étions enthousiasmés par la beauté du site ; un peu déçus par nos dernières escales sur le plan des paysages, nous venions de découvrir une véritable île aux trésors naturels et savourions déjà nos prochaines visites dans les deux autres cirques.

L'arrivée d'Eric, Laure et Nathanaël

Vendredi 4 novembre est un grand jour : non pas parce que nous découvrons le marché de Saint-Paul effectivement très beau le long de la plage de sable noir de la baie mais parce que vers midi arrivent par avion Eric, Laure et leur petit Nathanaël pour une semaine de vacances avec nous. Ce n'est que la seconde fois que nous avons la chance de retrouver une de nos progénitures après Pierre et Vanessa au Maroc. Et avec ses deux ans révolus, notre petit fils doit avoir bien changé depuis le mois de mai dernier lors de notre denier séjour en France ! Il paraît que c'est un bon petit diable mais ne le sont-ils pas tous à cette âge de découverte ? Et puis son petit frère, puisqu'il s'agit encore d'un petit fils (5/5 !) est en cours de gestation. Merci à Laure d'avoir fait ce voyage fatiguant pour venir nous voir.

Mais leur venue a été incertaine jusqu'au dernier moment à cause de la varicelle contractée par Nathanaël avant le voyage; la compagnie aérienne leur a exigé de fournir un certificat médical de non contagion obtenu la veille du départ et finalement non réclamé à l'embarquement…

Pendant trois jours, nous allions donc vivre à 7 sur le bateau puisque Martine et Michel avait prévu leur départ pour la métropole le 7 novembre. Mais le plus petit n'était pas celui qui prenait le moins de place ! Et très vite ce sera avec dextérité qu'il se déplacera sur le pont, muni de son gilet, afin d'effectuer ses inspections journalières.

 

Notre second cirque : Silazie


Le lendemain nous retrouvions, avec une voiture supplémentaire, Monique et Jean-Claude et un couple d'amis venus les voir de métropole, Patricia et Joël, pour la visite du cirque de Salazie. Celui-ci est accessible par le nord-est de l'île depuis Saint-André. Tout le monde s'étant retrouvé à la marina, nous partîmes en convoi, nous arrêtant dans un premier temps à la cascade Niagara située sur le cours de la rivière Ste-Suzanne un peu avant St-André. De Niagara elle n'avait que le nom en cette fin de période sèche mais par temps pluvieux, c'est un immense rideau d'eau qui dévale du haut des 30 mètres de la roche. En bas, un bassin est le lieu de rendez-vous des pique-niqueurs du dimanche.


Nous nous arrêterons plus loin au bassin de la Paix situé sur la commune de Bras-Panon sur la rivière des Roches chère aux adeptes de cannyoning. Après une marche d'une vingtaine de minutes, on accède au pied de l'une des cascades enfermées dans les gorges de la rivière qui se jette dans le bassin de la Paix ; l'eau y est d'une grande pureté et la majorité de l'équipe s'est baignée dans une eau bien fraîche mais très agréable.

A propos de bain, il faut dire que depuis quelque temps il est fortement déconseillé voire interdit de se baigner en mer, la faute à deux attaques de requin dont une mortelle. Que se passe-t-il avec ces chères bestioles? Il semble qu'il y ait recrudescence d'attaques puisqu'un accident mortel a eu lieu en Nouvelle-Calédonie pendant notre séjour, qu'en Australie il est interdit de se baigner aussi bien à Cairns qu'à Darwin et qu'au Vanuatu on nous a fortement déconseillé l'aventure !

Revenant sur St-André et mis en appétit, nous prendrons alors la route d'accès au cirque de Salazie en nous arrêtant déjeuner au pied de la montée dans un restaurant où Jean-Claude avait réservé la table et une surprise : on a mangé local avec les doigts… Bon, une fois ça va, on nous avait déjà fait le coup à Tahiti mais on trouve que les bonnes vieilles fourchettes n'enlèvent rien à la saveur des plats par ailleurs délicieux…

Puis continuant vers le village de Salazie, nous pûmes admirer le Voile de la Mariée, une cascade ou plutôt une succession de cascades s'échappant du rempart situé à l'arrière du village. Par temps de pluie, elles évoquent une mousseline transparente sur un fond de verdure et le lieu n'était pas sans nous rappeler la vallée de la Papenoo à Tahiti.

Passant le village de Salazie, nous continuâmes jusqu'au bout de la route au village de Hell-Bourg situé à 900 mètres d'altitude, le véritable attrait du cirque et le seul à être classé "plus beau village de France" d'outre-mer ; il est vrai que dans ce cadre d'une nature somptueuse, tourmentée et luxuriante, les maisons créoles toutes bien rénovées apportent des taches de couleurs vives accentuées par les fleurs plantées à profusion. Jusqu'au cimetière dénommé "cimetière paysager", dominant la vallée dans un calme absolu. Nous déambulerons dans les ruelles du village, admirant ce véritable tableau vivant malgré le temps couvert.



C'est à la tombée de la nuit que nous regagnerons le bord pour établir le programme du lendemain. Martine et Michel repartant le surlendemain, ils ne pouvaient pas manquer la visite du Piton de la Fournaise, la deuxième attraction de l'île avec le Piton des Neiges.

Le Piton de la Fournaise et Saint-Pierre

C'est donc de bonne heure que nous prenons la route, toujours pour arriver sur le site avant les nuages. Pour atteindre notre objectif du jour, il nous faut descendre vers le sud jusqu'à Saint-Pierre puis commencer l'ascension en direction de Le Tampon situé à 9 kilomètres dans les terres. De là, la route s'élève en lacets en traversant des lieux-dits aux noms curieux : le Onzième, le Douzième, le Quatorzième, le Dix-septième, le Dix-neuvième et le Vingt-troisième. Où sont passés ceux qui manquent ? Il s'agit en fait de noms indiquant la distance depuis la mer !

On monte ainsi sur la plaine des Cafres, on devrait plutôt dire plateau, culminant à 1600 mètres et constituée d'anciennes coulées de lave pour atteindre Bourg Murat, dernier endroit "civilisé" avant le Piton ; nous nous arrêtâmes à la maison du volcan, fermée pour cause de restauration, et reprîmes la route en direction du Piton. Celle-ci contourne d'abord par le nord en route de crête la Plaine des Remparts. Un point de vue y a été aménagé pour admirer du haut ces à-pics vertigineux de 800 mètres d'un côté et de 1000 mètres de l'autre. Nous sommes déjà à plus de 2100 mètres d'altitude et la vue est à couper le souffle. La végétation est plus rase mais encore verte.

Puis on passe le col qui sépare une crête de la plaine des Remparts et la plaine des Sables. Et là, changement de décors brutal ; plus de végétation, même rare, mais un espace entièrement minéral en dégradés de marron à perte de vue jusqu'au Piton de la Fournaise culminant à 2632 mètres. Après tous les paysages luxuriants vus sur l'île jusqu'ici, quel contraste ! On suit alors la piste qui mène au parking du Pas de Bellecombe d'où l'on peut partir à pied escalader des heures durant les différents cônes volcaniques dont la Fournaise quand c'est autorisé. Mais, entre le pied du mousse et la poussette de Nathanaël, ce n'était pas vraiment indiqué !

Nous avions bien fait de venir tôt car nous bénéficiâmes d'un soleil radieux qui allait bientôt disparaître sur la route du retour, laissant place aux nuages et à la pluie. Arrivés sur la côte à Saint-Pierre, nous fîmes une halte pour avoir un rapide aperçu de la ville ; était-ce parce que nous étions un dimanche,  dans les quartiers hauts on aurait dit une ville morte alors que sur la route longeant la plage il y avait une circulation infernale, chacun essayant de trouver une place pour se garer ce qui ne fut pas facile.



Nous errâmes le long de la plage sur une promenade bien aménagée jusqu'au petit port de Saint-Pierre et sa marina où, en effet, il aurait été bien difficile d'y caser Olympe. Quelques baigneurs profitent d'un bout de lagon pour les plaisirs de l'eau sans danger.

Le soir, nous prenions notre dernier dîner avec Martine et Michel que nous accompagnâmes à l'aéroport le lendemain matin après presque deux mois passés ensemble avec de bons moments de rigolade ; comme le disait Michel, passer autant de temps dans un endroit aussi restreint qu'un bateau sans aucun moment ni de lassitude ni d'énervement c'est exceptionnel !

Heureusement qu'Eric et Laure étaient là pour nous sentir moins seuls ; ils nous laissèrent Nathanaël l'après-midi pendant qu'ils partirent visiter Saint-Denis. Et comme souvent avec les enfants, il fut beaucoup plus facile et calme avec ses grands-parents… Maryse put également en profiter pour avancer dans ses préparations de plats cuisinés en vue de la prochaine traversée vers l'Afrique du Sud.

Le lendemain, nous effectuâmes une promenade familiale au cap de la Houssaye qui ferme la baie de Saint-Paul au sud puis sur la plage de Boucan Canot (prononcer "canotte"), la "Saint-Tropez" de la Réunion bénéficiant d'une jolie plage en bord de lagon surpeuplée le week-end et déjeunâmes à Saint-Gilles les Bains, station balnéaire typique souvent animée le soir dans ses pubs et ses restaurants.

Le troisième cirque, Mafate, ou la découverte d'une merveille

Le 9 novembre, pendant que Maryse, Laure et Nathanaël partaient se promener le long du rivage bordant la marina et le port, le captain et Eric partaient au lieu dit le Maïdo, point de vue dominant le cirque de Mafate depuis le Grand Bord, le rempart situé à l'ouest du cirque et point de départ d'une belle randonnée sur la crête jusqu'au Grand Bénare à 2868 mètres d'altitude. Mais c'était oublier que lorsque nous passons quelque part, il y a souvent des catastrophes ! Et ici c'était un violent incendie d'origine apparemment criminel qui dévasta plusieurs milliers d'hectares sur le secteur du Maïdo, nécessitant l'envoi de métropole de deux avions Dash, sorte de Canadair, et de quelques centaines de pompiers pour aider les secours locaux. Et après avoir gravi la route d'accès longue et tortueuse, à cinq kilomètres de l'arrivée un barrage de la gendarmerie nous déclara que nous ne pourrions pas aller plus loin, des points chauds subsistant encore et nécessitant des arrosages permanents. Sympathiques par ailleurs les gendarmes, mais pourquoi ne pas indiquer la fermeture du site en bas de la côte? Comprenne qui pourra.

Nous fîmes alors demi-tour pour nous rabattre sur un autre point de vue du cirque de Mafate situé à la pointe nord-ouest du cirque près du village de Dos d'Âne. Là, un circuit pédestre de deux heures permet à 1200 mètres d'altitude d'avoir un magnifique point de vue sur Mafate. Magnifique n'est d'ailleurs pas le mot qui convient tant on en a le souffle coupé. Ce cirque est une véritable merveille de la nature qui a d'ailleurs valu à une grande partie de l'île d'être classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, non seulement pour la beauté des sites mais parce que l'île est un témoin encore bien vivant pour ne pas dire un laboratoire des bouleversements géologiques apportés par le façonnage volcanique. Quant à la diversité des espèces végétales, elle n'a rien à envier aux Galapagos ou aux îles Hawai.

Avec Eric, nous sommes restés longtemps scotchés, admiratifs devant ce spectacle : sur la droite, le rempart ouest, vertical et s'élevant 1200 mètres plus haut que le fond du cirque où s'écoule la Rivière des Galets située 1000 mètres plus bas sous nos pieds avec, à mi-hauteur, un chemin de randonnées qui donne le vertige rien qu'à le regarder au bord d'un tel à-pic et sans protection, le sentier de la Canalisation des Orangers.

En face, le piton Cabris tout de vert vêtu et parfaitement symétrique puis, sur la gauche, la ligne de crête de Marianne pratiquement rectiligne, qui ferme le cirque au nord-est avec au-delà le cirque de Salazie.

Au lointain, le gros Morne (2290m) cachant le piton des Neiges juste derrière avec à sa droite le rempart sud qui sépare le cirque de Mafate et celui de Cilaos.

Puis, à l'intersection de ce rempart et du rempart ouest, on aperçoit le col du Taïbit et les trois Salazes, trois rochers verticaux qui semblent monter la garde près du col.

Au fond du cirque on peut apercevoir les quelques tout petits villages, les îlets comme on les nomme ici. Leur isolement est total et ils vivent en complète autarcie. Il faut savoir que bien des habitants de ce cirque n'ont jamais vu la mer de leur vie ! Marla, La Nouvelle, l'Îlet à Bourse, l'Îlet à Malheur vivent de l'agriculture en autosuffisance et des chambres d'hôtes pour les randonneurs de passage.

Chaque année a lieu une manifestation sportive de haut niveau, le Grand Raid, qui attire les meilleurs marcheurs du monde. Il s'agit de traverser l'île en passant par les trois cirques et en trois jours : 180 km et 10 000 mètres de dénivelé positif et négatif. Si le cœur vous en dit…

Après s'en être mis ainsi plein les yeux, nous retournâmes au bateau retrouver Maryse, Laure et Nathanaël.

Fin du séjour des jeunes et bon anniversaire Monique

Le lendemain, Eric aida le captain à remettre en place l'enrouleur électrique du génois, opération un peu délicate qui nécessite de défaire l'étai avant du mât. Puis, pendant que les jeunes repartaient en ballade pour leur avant-dernier jour sur l'île, les anciens prenaient un peu de repos en pensant beaucoup à la prochaine traversée qui, statistiquement, est souvent la plus difficile d'un tour du monde…

Le 11 novembre, nous fîmes un tour du marché de Saint-Paul avec Eric, Laure et Nathanaël ; le midi, nous étions invités à nouveau chez Jean-Claude et Monique pour fêter l'anniversaire de cette dernière. Pour leur dernière journée, Eric et Laure avait préféré aller sur la commune de Saint-Gilles les Hauts visiter une belle cascade et son trou d'eau. Après l'apéritif, ils nous quittèrent donc et nous nous retrouvâmes à 18 pour fêter dignement la bougie supplémentaire de Monique. Outre Patricia et Joël que nous connaissions déjà, il y avait essentiellement des amis réunionnais connus au golf qui formaient une fine équipe ! En particulier un certain Michel qui nous aurait sans doute accompagnés en Afrique du Sud si Jean-Claude avait été en état de venir.

Vers 17h Eric et Laure passèrent nous prendre pour retourner au bateau et terminer leurs valises ; le soir, nous les raccompagnâmes à l'aéroport, la semaine était passée bien vite ! 

De nouvelles rencontres

Samedi 12, nous étions invités chez Christine et Xavier, deux métros en vacances pour deux ou trois mois à la Réunion. Ils étaient passés à la marina nous saluer en tant qu'améliens distingués, leur Sharki "L'ESLION" étant basé à La Rochelle. Ils avaient aussi convié Dorothée et Félix, un couple adorable qui possède une société d'ULM ; c'est avec eux que Xavier apprend à piloter ces engins pendant son séjour.

Nous passâmes un moment très agréable et eûmes la surprise de constater que Félix avait déjà commencé à lire avec intérêt notre site de voyage, posant des questions pertinentes. Car il a aussi la grande envie de se lancer dans l'aventure d'un tour du monde, par les trois caps s'il vous plait, envie pas forcément partagée par Dorothée qui a déjà beaucoup navigué en Amérique du Sud !

La discussion fut aussi agréable qu'intense et ce n'est que vers 17h que nous prenions congé de nos hôtes pour retourner sur Olympe après avoir bien sûr lancé une invitation à un apéro dînatoire à bord. 

Visite de l'île, suite et fin

Le dimanche 13, nous retrouvâmes Jean-Claude, Monique, Joël et Patricia au marché d'Eperon ; de là, nous nous rendîmes à Saint-Gilles les Hauts pour aller nous baigner dans le bassin du Cormoran au pied d'une jolie cascade ; en poussant plus loin, on atteint un autre bassin, les Aigrettes, alimenté par plusieurs cascades dans un cadre luxuriant. Nous y trouvâmes tous les pompiers métropolitains venus se détendre et occuper tout l'espace…

Nous avions marché une bonne demi-heure dans une végétation luxuriante, parfois sur une bordure de levada avec le vide de l'autre côté ce qui nous rappelait le canal des Esclaves dont nous avions fait la randonnée en Martinique.

Nous partîmes ensuite déjeuner au clubhouse du golf de Jean-Claude avant de redescendre en bord de mer visiter quelques curiosités :

• La grotte des premiers français constituée d'une cavité creusée dans la falaise et où se seraient réfugiés les premiers français débarqués en 1646, les mutins de Fort Dauphin. Mais pour des raisons de sécurité à cause des risques d'éboulements, le site est maintenant fermé au public.


• Le cimetière marin situé en bordure du rivage et où sont inhumées des célébrités de l'île dont un célèbre pirate, Olivier Le Vasseur, et les naufragés d'un navire nantais qui sombra en 1804 à la pointe des Aigrettes. On peut également y voir un buste du poète Leconte de Lisle.


• Le tour des Roches, un circuit effectué en voiture dans une zone semi-marécageuse regroupant bambous, cocotiers, papyrus, palmiers et bien d'autres espèces. On y découvre également un ancien moulin à eau. En cette fin de saison sèche le parcours s'effectue sans encombre mais lors des fortes pluies d'été, la route y est fréquemment inondée.

Le soir, nous prîmes un apéro à bord avec Monique, Jean-Claude, Patricia et Joël auxquels s'étaient joints Sophie, Nicole et Michel rencontrés lors de l'anniversaire de Monique.



Le lundi 14, voyant que son mousse marchait un peu mieux, le captain le convainquit de monter au point de vue de Dos d'Âne pour admirer le cirque de Mafate ; il n'eut pas beaucoup de mal tant Maryse avait entendu d'éloges de sa part et de la part d'Eric.

Le temps était une nouvelle fois magnifique et le spectacle toujours aussi bluffant avec ce jour là une attraction supplémentaire : les deux avions Dash de la protection civile venaient se faire photographier par un de leur pilote venu au point de vue dès 5h du matin. Et pour que les photos soient belles, ils n'hésitaient pas à prendre des virages serrés sur l'aile autour des pitons et à plonger ensuite dans la vallée en direction de la mer. C'était réellement impressionnant et nous étions encore loin de nous douter qu'un peu plus tard c'est nous qui serions à leur place !

En fin d'après-midi, nous reçûmes en effet Christine, Xavier, Dorothée et Félix pour un apéro dînatoire (encore un direz-vous !). Félix fut heureux de pouvoir visiter le bateau et sa connaissance du site d'Olympe comme la pertinence de ses questions surprirent agréablement le captain. Et Dorothée et Félix nous invitèrent à venir faire un tour en ULM au dessus du cirque de Mafate le lendemain matin ! Vous auriez vu la tête du second, c'était impayable ; entre la gratitude exprimée envers ce cadeau et la peur panique de s'imaginer en l'air dans un tout petit coucou au dessus de ces pics et de ces ravins, elle ne savait plus trop quoi répondre…Dorothée et Félix s'évertuèrent à la rassurer, lui promettant d'interrompre l'expérience à sa première requête.

Maryse passa une mauvaise nuit… Qui plus est, le lendemain matin, ça piaulait dans les haubans, 25 à 30 nœuds, ce n'était pas pour la rassurer. Bien sûr, arrivés au terrain, Dorothée la rassura de suite en confirmant qu'avec ce vent il n'était pas question de voler. Ouf ! Ce sera pour plus tard. Ce sera néanmoins l'occasion d'approcher ces drôles de machines qui sont de deux types : à nacelle suspendue sous une voile en delta comme nous les connaissons tous ou sous forme de petit avion à deux places sous des ailes en toile thermo rétractable pesant 280 kg à vide avec un moteur de 80 CV.

Le soir, c'est chez Dorothée et Félix que nous nous retrouvâmes avec Christine et Xavier pour devinez quoi? Un nouvel AD (comme apéritif dînatoire…) dans une maison créole très agréable, agrandie et aménagée par Félix lui-même. Nous passâmes encore un bien agréable moment.

Et le lendemain, à 9h30, nous arrivâmes à nouveau sur le terrain des ULM ; cette fois, Dorothée ne laissa pas à Maryse le temps de réfléchir ni de discuter : en deux temps trois mouvements elle s'est retrouvée harnachée sur le siège arrière de l'avion de Félix qui mit les gaz et décolla aussitôt ! Quant au captain, il suivit quelques minutes plus tard avec un autre ULM piloté par Pierre. C'est surprenant comme ces petites machines décollent vite et sans peine ; nous prîmes d'abord la direction de l'océan pour prendre de l'altitude avant de faire demi-tour en survolant la marina où l'on put apercevoir Olympe comme on ne l'avait jamais vu de si haut. Puis continuant à monter, on se dirigea vers la vallée de la rivière des Galets, porte d'entrée du cirque de Mafate.

L'avantage de ces appareils, c'est aussi une vision très large par rapport à un avion normal. Le spectacle était tout simplement grandiose et souvent impressionnant quand par exemple Pierre se rapprocha du piton Cabris pour bénéficier des courants ascendants et finalement passer …au dessus ! Et aussi quand il se dirigea droit sur le rempart ouest, regardant à droite et à gauche pour me commenter ce que nous avions sous les yeux : allait-il enfin virer avant de se planter dessus? Quand on n'a pas l'habitude, on ne se rend pas compte des distances, pas plus en l'air que sur mer.


Un moment, les deux pilotes se coordonnèrent pour se rejoindre et nous permettre de voler côte à côte avec une grande maîtrise. Le captain aperçut alors son second lui faire un petit signe de la main, porte ouverte, tout avait donc l'air de bien se passer aussi pour lui.

Le retour sur la piste fut un modèle du genre avec un vent de travers qui obligea Pierre à voler en crabe pratiquement jusqu'à l'atterrissage. Le captain retrouva son mousse tout ému de l'expérience vécue, manifestement un grand moment pour lui comme pour le captain qui n'éprouva pas le vertige pendant le vol mais qui répondit tout de même à Pierre qu'il n'était pas forcément utile d'effectuer des virages plongeants sur l'aile comme il le lui proposait ! Mais si vous passez par là, n'hésitez pas : Félix ULM, offrez-vous ce plaisir avec des gens aussi sympas que sérieux.


Après ces émotions, il fallait revenir à des considérations plus terre à terre, refaire l'avitaillement avant le départ. L'après-midi sera donc consacré à faire les dernières courses et le soir à dîner une dernière fois chez Jean-Claude et Monique en compagnie de Joël et Patricia ; ces derniers habitent à Landeda, le long de l'Aber-Wrac'h et seraient heureux de nous accueillir à notre retour en France et pourquoi pas en passant avec Olympe?

Le lendemain, nous rendîmes la voiture de location, fîmes prévenir les douaniers que nous partirions probablement le lendemain et prîmes les derniers fichiers météo qui laissaient encore le captain perplexe sur l'évolution du temps à l'arrivée. Nous prîmes une dernière photo d'Olympe à son ponton : non, ce ne sont pas ses voiles déployées que vous voyez sur la photo mais la toiture de la capitainerie située juste derrière !

Le 18 novembre, c'est à 5h30 du matin que les douaniers vinrent au bateau pour les derniers formulaires ; le captain repartit ensuite à un cybercafé pour prendre les derniers fichiers météo ; de retour au bateau, il déclara à son second "on y va".

Avec l'aide de Jean-Claude venu nous dire au revoir nous accostâmes au quai du gazole pour faire le plein et c'est à 10h30 que nous larguâmes à regret les amarres, tant cette île nous a enthousiasmé par sa beauté et par la qualité d'accueil de ses habitants.

Nous nous étions déjà demandé avec Maryse dans quelle contrée du monde nous aurions pu déposer nos valises de manière définitive ; jusqu'à présent, nous n'avions qu'une réponse, la Nouvelle-Zélande. Aujourd'hui, on pourrait y ajouter l'île de la Réunion ! 

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