OLYMPE AUTOUR DU MONDE

 

RAROTONGA

Les îles Cook se composent de deux archipels distincts : les îles du nord, composées d'atolls peu élevés, comprenant Palmerston, Suvarov, Nassau, Pukapuka, Rakahanga, Manihiki et Penrhyn, et les îles du sud d'origine volcanique comprenant Rarotonga, Mangaia, Mauke, Atiu, Mitiaro, Takutea et Manuae.

L'ensemble couvre un large territoire s'étendant entre les latitudes 8° sud et 23° sud et les longitudes 156° ouest et 167° ouest mais pour seulement 93 milles carré de territoire terrestre. Elles ont gardé le nom de leur découvreur, l'inévitable capitaine Cook!

Elles ont été peuplées lors des migrations polynésiennes depuis la Polynésie centrale vers la Nouvelle Zélande à partir de l'an 500 de notre ère. Elles jouissent de l'autonomie depuis 1965 tout en étant associées à la Nouvelle Zélande qui gère la Défense et les Affaires Etrangères et subventionne l'économie des îles. Les habitants, véritables polynésiens dont la langue principale est le maori, possèdent d'ailleurs la nationalité néo-zélandaise.

Rarotonga est l'île principale, capitale des archipels regroupant près des deux tiers des habitants. Elle a une forme de chapeau mexicain, ronde avec un grand bord constitué d'une plaine périphérique assez large entourant les reliefs volcaniques de l'île. C'est l'île que nous avons choisie pour faire escale sur la route de la Nouvelle Zélande, non pour son attrait touristique mais parce qu'elle se situe sur la route et permet de faire une première étape de mise en jambe d'environ quatre jours de navigation.

C'est le 24 octobre au lever du jour que nous entrons dans la passe du petit port d'Avatiu et que nous mouillons à la tahitienne près du seul voilier présent arborant pavillon australien. Le temps est pluvieux et le port pas très "sexy", manifestement davantage conçu pour les bateaux de pêche et de commerce que pour les plaisanciers. C'est dimanche, nous ne pouvons donc pas faire les formalités d'entrée sur le territoire, les bureaux étant fermés, mais décidons tout de même de descendre à terre faire une première découverte des lieux.

La ville d'Avarua, la capitale, se situe à quelques centaines de mètres du port; pour y accéder, on traverse la zone réservée au marché, complètement vide, et l'on se rend compte que, comme à Papeete, tout est fermé le dimanche. Par contre notre arrivée en bateau fait l'attraction du village et les voitures défilent le long du quai pour nous voir et parfois nous demander d'où l'on vient. Manifestement, les bateaux de passage doivent être rares!

Le lundi matin, alors que la pluie a enfin cessé, est consacré aux formalités : d'abord la capitainerie du port qui appellera les services de douanes, de la santé et de l'agriculture qui viendront tour à tour sur le bateau. Tout se passe de manière bon enfant et à midi tout est terminé, nous pouvons amener le pavillon jaune. Nous apprendrons que le lendemain mardi est jour férié à Rarotonga : heureusement que les services officiels n'avaient pas fait le pont car il nous aurait alors fallu attendre le mercredi pour faire nos formalités et pouvoir officiellement descendre à terre!

L'après-midi nous retournâmes, sous un crachin typiquement breton, dans le village pour faire quelques courses et obtenir un permis de conduire local pour Gérard, obligatoire pour pouvoir louer une voiture. Un avion de touristes néo-zélandais avait dû atterrir un peu plus tôt car la queue à l'hôtel de police était conséquente; cette formalité étant payante, elle doit être une source de revenus non négligeable pour l'île!



La journée se termina par une promenade à pieds vers l'ouest du port nous permettant de découvrir une espèce d'arbre inconnu pour nous, les barringtonias aux gros fruits anguleux et aux fleurs bizarres, ainsi qu'un des rares cimetières de l'île, les familles préférant, comme parfois en Polynésie française, enterrer leurs proches dans leur jardin.

Le lendemain matin, il pleut! Le captain a la confirmation par internet qu'il a enfin obtenu le virement bancaire final de la compagnie d'assurance pour les sinistres de l'année dernière; nous irons arroser la bonne nouvelle le soir dans le restaurant institution de l'île dénommé Trader Jacks. Dans la matinée, Maryse restera à bord pour faire de la couture pendant que Gérard, Marie-Paule et le captain feront un tour du village plus complet que la veille, découvrant ainsi ce qu'on appelle pompeusement ici le campus universitaire qui doit bien être de la taille d'une école primaire de chez nous, et l'emplacement de la bibliothèque, fermée pour cause de jour férié. Bref, rien d'enthousiasmant. Nous visitâmes tout de même la Cook Island Christian Church, datant de 1853, autour de laquelle se trouve le cimetière où est inhumé Albert Henry, un ancien président de l'île qui fut destitué de ses fonctions et même déchu de son titre de Sir en 1980 par la couronne d'Angleterre pour avoir détourné des fonds publics et permettre sa réélection!

C'est le mercredi matin, sous la pluie, que nous entamerons notre premier tour de l'île en voiture; pourquoi le premier tour me direz-vous? Parce qu'il fut suivi d'un second, non que le premier eut été passionnant mais parce que l'île comporte deux routes périphériques : la plus récente, l'Ara Tapu, longe la côte alors que la plus ancienne, l'Ara Metua construite à l'origine en pierres de corail, se situe parallèlement à la précédente, mais plus à l'intérieur, longeant presque les reliefs de l'île.

De la première, nous pourrons apercevoir un tout petit lagon, parfois même absent, la partie la plus belle étant située au sud-est face aux motus Oneroa et Motutapu avec de jolies plages. C'est à cet endroit que nous pûmes voir la stèle en bois érigée à la mémoire des sept pirogues maori qui, selon la légende, seraient les seules à avoir atteint la Nouvelle Zélande au 13ème siècle parmi toutes celles qui seraient parties vers des territoires inconnus.


Un peu plus loin, dans le village de Titikaveka, se dresse une église datant de 1841 construite à partir de blocs coralliens incrustés de coquillages

Puis, prenant vers l'intérieur de l'île, nous arrivâmes aux chutes de Wigmore situées sur la rivière Papua. Comme souvent pour ce genre de curiosité, le spectacle n'était pas à la hauteur de nos attentes!

Dernière curiosité que nous indiquait notre carte, un site situé sur une hauteur au nom évocateur de Highland Paradise, tout un programme! Il s'agissait en fait d'un établissement de restauration pour festivités qui n'a même pas voulu que nous prenions de photos du panorama assez joli de l'endroit : bref, un piège à…touristes!

Quant au second tour par la route intérieure, il nous permit de voir essentiellement les cultures locales de papaï, de bananes et de taros, rien de bien original. Est-ce le mauvais temps permanent qui a gâché nos visites en ne nous présentant pas les paysages sous leur meilleur jour, en tout cas, nous ne garderons pas un souvenir impérissable de cette île.

Par contre, il nous faut compter une anecdote qui révèle le caractère "cool" des polynésiens quelque soit leur île : pour notre tour de l'île, nous avions loué au loueur local une voiture qui était aussi vieille qu'elle était grande, et sans roue de secours, ce que nous ne constaterons qu'à la restitution; pourquoi ne pas s'être adressé aux loueurs internationaux genre Avis ou Budget, parce qu'il était situé sur le quai du port et proposait des tarifs à moitié prix.

En repartant du fameux Highland Paradise, en reculant Gérard ne voit pas un gros tas de bois et rentre dedans : le choc est assez rude et nous constatons que les deux feux arrières sont cassés, le pare-choc déformé et une aile arrière rayée. Lorsque nous rendons la voiture, nous signalons l'incident et le responsable venant voir l'étendue des dégâts nous répond :"mais ce n'est rien ça, tant que les feux arrières ne rejoignent pas les phares, pas de problème!". Pas sûr tout de même que l'on s'en soit tirés à si bon compte avec Avis and Co! En visualisant plus tard nos photos, nous constaterons tout de même qu'une partie des dégâts étaient déjà présents avant que nous ne prenions la voiture; il n'avait pas été fait de contrôle du véhicule à la location!

Le 28 octobre sera consacré à l'intendance : courses d'approvisionnement, bidonnage de gas-oil, achats de souvenirs et, le soir, pot sur le bateau australien avec Jemmy, sa femme Lisa en attente d'un heureux événement et leur nouvel équipier, un américain prénommé Amos. C'est ce jour là que nous assistâmes à l'arrivée et à l'amarrage d'un pétrolier venant ravitailler l'île; sa manoeuvre dans ce port minuscule fut assez spectaculaire. Il se retrouva en travers de l'entrée, l'obturant complètement. Il y avait heureusement un petit remorqueur "pousseur" pour l'aider à se mettre à quai.

Le lendemain, jour du départ, après le plein d'eau et avoir rendu l'invitation du bateau australien, nous larguons les amarres en début d'après-midi, sans regrets, sous un temps toujours aussi maussade et venté, destination la Nouvelle Zélande située à quelques 3400 km; nous allions ainsi quitter les tropiques quelques mois pour retrouver un climat paraît-il assez comparable à celui de la Bretagne.

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