OLYMPE AUTOUR DU MONDE

 

NOUVELLE-ZELANDE 1

Un peu de géographie

La Nouvelle-Zélande est constituée de deux îles principales et d'une multitude d'autres petites îles :

  • L'île du nord où sont concentrés les trois quarts des Néo-Zélandais, comprenant la capitale administrative, Wellington, située au centre du pays au sud de cette île et la plus grande métropole, Auckland, avec son million d'habitants, située au nord,
  • L'île du sud, plus montagneuse, dont Christchurch est la plus grande ville, séparée de la précédente par le détroit de Cook d'une largeur de 20 km

L'ensemble s'étend du 34° au 47° de latitude sud, donc dans la zone ventée des fameux quarantièmes rugissants, à 1600 kilomètres à l'est de l'Australie dont elle est séparée par la mer de Tasmanie, et à dix mille kilomètres du Japon et de la côte est des Etats-Unis.

Située également aux antipodes du méridien de Greenwich, le pays se targue d'être le premier état important à voir le soleil se lever!

D'une superficie totale équivalente au Royaume Uni, la population globale est d'environ 4,2 millions d'habitants; inutile de dire que les campagnes sont peu peuplées!

De part sa position, le climat est subtropical au nord et tempéré voire frais au sud avec cependant des nuances : à l'est de la chaîne montagneuse des Southern Alps le climat est plus sec sur des paysages de plaines, alors qu'à l'ouest de cette chaîne montagneuse, le climat est plus humides, engendrant des paysages de forêts pluviales avec leurs fougères arborescentes, emblèmes du pays, et agrémentés de lac, de vallées glacières et de fjords parmi les plus beaux du monde.

Située sur une importante faille océanique, il s'agit principalement d'une île continentale née du soulèvement d'une plaque tectonique, même si une activité volcanique en vigueur façonne encore le centre de l'île du nord.

L'économie du pays tourne autour de l'élevage de moutons (dix fois plus nombreux que les habitants!), de viande bovine, de cerfs et de biches, de l'agriculture de fruits et légumes (le pays exporte la moitié de la production mondiale de kiwis) et maintenant de la viticulture qui s'est développée depuis une trentaine d'années avec un succès mitigé, tout du moins à notre goût!

Le tourisme est bien sûr un axe de développement avec un pays aux paysages variés et somptueux et à la nature préservée. Le mythe du paradis retrouvé est très entretenu officiellement malgré des mœurs parfois surprenantes, nous le constaterons plus tard.

Un peu d'histoire

La Nouvelle-Zélande est une terre qui a été peuplée très tardivement; les premiers Maori en provenance de la Polynésie française actuelle y auraient débarqués il y a 700 ans seulement, très probablement sur la côte nord-est de l'île du nord; ils auraient appelés cette terre "Aotearoa" qui signifie "le pays du long nuage blanc" en maori.

La découverte de ce territoire par les européens date de 1642 lors d'un voyage du Hollandais Abel Tasman pour le compte de la Compagnie hollandaise des Indes orientales. Compte tenu de l'accueil peu chaleureux des maoris qui tuèrent quatre membres de l'équipage, il ne resta que quelques jours avant de quitter définitivement la région.

Il se passa plus d'un siècle pour que les européens s'intéressent à cette terre hostile sans intérêt commercial pour eux; c'est en octobre 1769 que le Capitaine Cook (encore lui…) aborda le territoire en venant de Tahiti où il était venu avec des physiciens assister au passage de Vénus devant le soleil. Il en établit une cartographie assez précise qui permit aux chasseurs de baleines et de phoques et aux marchands de bois de venir puiser dans les riches réserves du pays tout en provoquant des heurts répétés avec les maoris. Le risque de voir en outre les français jeter leur dévolu sur ces terres conduisit la couronne britannique à donner à la Nouvelle-Zélande le statut officiel de colonie.

C'est en 1840 que le traité de Waitangi, signé avec les principaux chefs maoris et leur garantissant le contrôle de leurs ressources naturelles (!), officialisa le rattachement à la Grande Bretagne; ce traité est considéré comme l'acte fondateur de la Nouvelle-Zélande mais des écarts (fortuits ou volontaires?) existaient entre l'original rédigé en anglais et la traduction faite en maori, entraînant bien entendu des différences d'interprétation! Les spoliations de terres continuèrent, entraînant de vives protestations de la part des Maoris qui aboutirent en 1975 à la création du Waitangi Tribunal constitué d'une commission d'enquête examinant les doléances pouvant remonter à des faits postérieurs à 1840.

Le pays est un état indépendant et démocratique rendant allégeance à la couronne britannique dans le cadre du Commonwealth; il décide néanmoins de sa propre politique extérieure et l'instauration d'une république est aujourd'hui réclamée par une partie de la population. Il faut savoir en effet que les premiers colons, anglais et écossais, rejetaient la société inégalitaire britannique et fondèrent un pays qui fut le premier à accorder le droit aux femmes et à mettre en place des avancées sociales importantes.

Une immigration importante, notamment du sud-est asiatique, transforme peu à peu le pays qui se targue officiellement du mot politiquement correct de société pluriculturelle, mais tout le monde n'en pense pas moins: ce n'est pas sans nous rappeler quelque chose…

Île du Nord

Whangarei

C'est après une traversée assez difficile (voir Rarotonga-Nouvelle Zélande dans la rubrique carnet de bord) que nous nous amarrâmes le 12 novembre dans la Marsden Cove Marina située dans l'estuaire de la rivière Hatea conduisant à la ville de Whangarei; nouvelle marina construite au sein d'un vaste programme immobilier arrêté pour cause de crise mondiale, elle est située au milieu de nulle part et nous n'avons qu'une hâte, en repartir pour gagner la ville de Whangarei située à quelques 12 milles en amont.

Seulement voilà, pour y arriver il y a un chenal étroit et peu profond et l'on doit tenir compte de la marée; ayant appelé au téléphone la capitainerie de Town Basin, où nous avions réservé une place par mail, pour les prévenir de notre arrivée, nous eûmes un peu de mal à nous comprendre et, quelques minutes plus tard, c'est une voix française qui nous rappellera pour nous dissuader de continuer notre route à cette heure de la marée.

Qu'à cela ne tienne, nous remettrons donc au lendemain la remontée de la rivière et Sandrine, qui nous avait appelés, se proposait de nous accueillir pour nous aider à nous amarrer derrière son bateau, un bateau orange donc facilement reconnaissable, le personnel de la marina étant absent le week-end.

C'est donc le 13 que nous remonterons ce superbe estuaire aux multiples échancrures avant d'embouquer la dernière partie étroite et sinueuse de la rivière. En effet, il valait mieux attendre la marée haute pour passer car dans les derniers virages il n'y avait plus que 30 cm d'eau sous la quille. Dans le Town basin, dragué au niveau des pontons, nous n'aurons plus que 10 cm à marée basse!

Sandrine nous attendait en effet avec Laurent, son mari et Jo leur ami. En deux temps trois mouvements nous étions amarrés au ponton principal, juste devant le restaurant Reva's, à l'emplacement que l'on aperçoit sur la plupart des cartes postales de Whangarei; nous ne manquerons donc pas d'immortaliser "notre" carte postale en prenant la photo d'Olympe depuis l'autre côté de la rivière.

Une nouvelle fois nous allions avoir la démonstration que le monde des navigateurs au long cours est décidément bien petit : peu après notre arrivée, nous recevions de France un mail de Roseline (ex bateau Vadrouill'II, Panama et Tahiti) nous indiquant que dans le Town Basin de Whangarei se trouvait un bateau orange avec à bord sa meilleure amie Sandrine et qu'il fallait aller la voir de sa part!

C'était donc déjà chose faite et, selon l'adage les amis de mes amis…, nous n'avions pas eu de mal à déjà sympathiser avec Laurent et Sandrine qui s'apprêtaient à repartir en France après trois ans d'absence.

La première impression du lieu était bonne, à ceci près que, situés sous la terrasse du restaurant de la marina, nous craignions que nos soirées soient un peu bruyantes ce qui ne fut pas le cas.

Whangarei est une ville de 50 000 habitants située à quelques 170 km au nord d'Auckland; dès que l'on sort du quai pour entrer en ville, on est un peu déconcerté : on arrive dans une espèce de no man's land constitué par une zone industrielle et commerciale; il faut chercher le centre ville un peu plus loin, constitué de quelques rues commerçantes comme on en voit un peu partout. Mais point d'habitat, que ce soit sous forme d'immeubles ou de maisons individuelles; ici les gens habitent en dehors de la ville, sur les coteaux et dans la verdure environnante, transformant ainsi la ville en ville morte dès tôt l'après-midi.

Par contre, pour les approvisionnements, pas de problème, la grande surface Pak'n Save est située à portée de caddy mais attention : en Nouvelle Zélande les villes ne semblent pas avoir été conçues pour les piétons; certes, les automobilistes s'arrêtent si vous êtes sur un passage pour piétons mais le problème, c'est qu'il n'y en a pas, en tout cas pas à Whangarei! Alors le redoublement d'attention est d'autant plus de mise que les véhicules roulent à gauche.

Nous en profiterons pour faire les courses dès l'après-midi de notre arrivée car équipets, frigo et congélateur avaient bien besoin d'être remplis.

Le lendemain dimanche matin, nous fîmes un tour dans la ville; à notre grande surprise, de nombreux magasins étaient ouverts, voilà qui nous changeait de Papeete…Par contre la ville, de par ses caractéristiques décrites plus haut, est une ville sans âme; seul un petit jardin public semble-t-il récent essaie de sauver les apparences. Nous apprendrons néanmoins à connaître les Pohutukawa dont des espèces bordent une rive de la rivière; il s'agit d'arbres très répandus dans le nord du pays qui fleurissent à l'approche de Noël, la fleur ressemblant à un goupillon de couleur rouge du plus bel effet.

L'après-midi, alors que Maryse restait se reposer sur le bateau, Marie-Paule, Gérard et le captain partirent gravir la colline dominant la ville par le Parihaka, parc aménagé pour les marcheurs. En quittant la ville, nous nous retrouvâmes très vite dans une forêt dense et humide et comprîmes rapidement pourquoi la fougère était le symbole du pays : les fougères arborescentes abondent en effet et, si sous cette latitude les cocotiers ont disparus, le port de ces plantes, je devrais dire de ces arbres magnifiques, donne de loin la même impression visuelle.

Arrivés au sommet, on avait une très belle vue non seulement sur la ville, mais aussi sur les méandres de la rivière et son embouchure jusqu'à la mer; et en regardant bien, on pouvait même apercevoir Olympe sagement amarré à son ponton.

Le lundi fut consacré à louer une voiture pour un premier périple vers le nord de l'île nord, astucieusement dénommé le Northland, puis à dégréer les voiles pour les donner à réparer et réviser au fabricant local Doyle. Le mardi matin, nous partions de bonne heure pour un périple de trois jours en voiture.

Le Northland

C'est la région que l'on peut appeler le berceau de la nation; la population maorie y était très importante et c'est là que les premiers colons européens se sont installés entraînant des guerres sanglantes avec les autochtones. Elle se distingue aussi par deux côtes très différentes : la côte est, très découpée avec ses grandes baies protégées formant autant d'abris pour les navigateurs, et la côte ouest, rectiligne et inhospitalière, soumise aux forts vents d'ouest dominants. A la pointe nord de la péninsule d'Aupori, deux caps se partagent la vedette : le cap nord qui, comme son nom l'indique, est le point le plus septentrional du pays, et le cap Reinga, peu éloigné, où le phare le plus nord de l'île est implanté.

Partant de Whangarei, nous sommes montés vers le nord par la nationale 1 que nous quitterons assez rapidement pour nous diriger le long de la côte est; dès que nous aurons quitté cet axe principal, nous nous retrouverons dans les paysages typiques de la région, de vastes collines verdoyantes autour desquelles la route serpente, dédiées pour la plupart à l'élevage de bovins et de moutons. La route est donc sinueuse et les montées et les descentes se succèdent à un rythme rapide pour suivre un relief accidenté.

Une caractéristique curieuse de ces collines est l'aspect de strates horizontales, comme sil y avait eu des cultures en terrasse; ce n'est sans doute pas le cas car la largeur de ces marches est bien trop étroite. Est-ce l'homme, l'érosion où simplement les bêtes qui les ont ainsi créées, à l'heure de la rédaction de ces lignes nous n'avons pas encore la réponse.


C'est ce type de paysage que nous pourrons admirer jusqu'à notre arrivée sur la côte à Helena Bay; commencera alors une succession de magnifiques baies et de plages non moins belles : Oakura, Whangaruru, Taupiri Bay; traversant la péninsule du cap Brett, nous arriverons dans la fameuse Bay of Islands où la plupart des navigateurs locaux se retrouvent l'été et dont nous ferons sans doute partie dès le mois de janvier.

Nous pousserons alors jusqu'à la petite ville de Russell où s'installèrent au début du 19ème siècle les premiers aventuriers chasseurs de baleine et qui porta alors le nom de "bouge du Pacifique", tout un programme! De cette époque, il ne reste pas grand-chose si ce n'est la plus ancienne église conservée en Nouvelle Zélande, Christ Church, datant de 1836 et dont la construction fut financée par Charles Darwin.

Nous y avons aussi visité Pompallier House qui abritait l'imprimerie de la mission mariste de l'époque; datant de 1841 et restauré en 1993, il est le plus ancien bâtiment industriel néo-zélandais aujourd'hui occupé par un imprimeur utilisant toujours la presse d'origine.

Après un rapide déjeuner au bord de la baie, nous sommes repartis vers le sud de la péninsule pour prendre le ferry nous permettant de traverser le petit bras de mer pour atteindre Opua, petite ville avec sa grande marina; c'est en effet l'un des quatre ports d'entrée de la côte nord où il est possible d'effectuer les formalités d'immigration et de douanes à l'arrivée en bateau. Nous y retrouverons de manière fortuite le Super Maramu américain à côté duquel nous nous étions amarrés dans le port de Papeete; quand on vous dit que le monde est petit!


Nous passerons ensuite à Paihia où nous retiendrons notre hôtel et pousserons jusqu'à Kerikeri en aval de laquelle se situent les plus anciens bâtiments de Nouvelle-Zélande : Kemp House, en bois comme la plupart des constructions du pays et Stone Store construit en pierre en 1835; sur les hauteurs se situe l'église Saint James édifiée en 1878 en kauri, le bois du nord du pays. En soi, pour des européens, il n'y avait rien d'extraordinaire à voir de telles constructions, on les comptes par dizaine de milliers chez nous, bien plus anciennes. Mais pour un pays neuf, sans passé et sans histoire ancienne, elles représentent tout simplement son patrimoine.

En cette fin d'après-midi, sous un soleil encore présent, de la douceur du site se dégageait une grande sérénité. Nous retournerons ensuite à Paihia pour y passer la nuit.


La journée suivante fut bien chargée, tant en contenu qu'en kilométrage réalisé; ce fut d'abord la visite du site de Waitangi, encore appelé Treaty House, situé au fond de Bay of Islands face à la ville de Russel et où fut signé le traité fondateur du pays du même nom dont nous avons parlé plus haut; c'est dans la demeure du représentant de la couronne britannique, James Busby, que fut signé ce traité le 6 février 1840. Sa demeure a été classée monument national en 1932. Erigée face à la baie devant une vaste esplanade engazonnée, elle est bien sûr entourée d'un joli jardin à l'anglaise.


Sur le site, on peut aussi visiter une très belle maison commune maorie, la Te Whare Runanga, inaugurée à l'occasion du centenaire de la signature du traité, recélant de magnifiques sculptures sur ses piliers de bois. On peut aussi découvrir d'immenses pirogues dont la Ngatokimatawhaorua de 35 mètres de long, pouvant contenir jusqu'à 120 pagayeurs, réalisée dans trois troncs de kauri; elle reprend la mer chaque année à l'occasion de l'anniversaire du traité appelé Waitangi Day.

Après deux heures passée sur le site, nous repartîmes longer la côte en direction de Matauri Bay où nous pique-niquâmes le long d'une splendide plage qui permettra à Maryse de compléter sa collection de sable. Nous nous arrêterons à Whangaroa, petit village de pêcheurs au gros et d'ostréiculture, puis à Manganui située au fond de Doubtless Bay avant de partir d'une traite jusqu'au cap Reinga par la seule route y conduisant et qui est loin d'être aussi rectiligne que sur la carte!

Reinga signifie "monde d'en dessous"; pour les Maoris, ce cap était le lieu d'où les esprits des morts partaient vers Hawaiki en descendant le long des racines d'un pohutukawa (arbre aux fleurs rouge en forme de goupillon). C'est un paysage de bout du monde où, du phare et des hauteurs attenantes, on peut admirer sur la gauche la mer de Tasmanie séparant l'Australie de la Nouvelle-Zélande et à droite l'immensité de l'océan Pacifique. Comme près de tout grand cap, les courants de marée provoquent des remous et des vagues et, lorsque nous le passerons plus tard en bateau, il nous faudra bien "arrondir" sa pointe.



On peut aussi apercevoir vers l'ouest le début de la fameuse plage "Ninety Mile Beach" bordant toute la côte ouest de la péninsule et ses dunes immenses de sable culminant à plus de 140 mètres. Contrairement à son nom, elle ne s'étire que sur 60 miles (96 km) mais constitue bien la plus grande plage de Nouvelle-Zélande.

Sur la route du retour, nous nous arrêtâmes à Rarawa Beach sur la côte est où nous avions aperçu à l'aller de vastes étendues d'une couleur d'un blanc aussi éclatant qu'un champ de neige; il s'agit en fait d'un sable siliceux d'un blanc rarement vu qui fera bien sûr le bonheur de Maryse en venant compléter les fioles du bord. Malheureusement, le temps était couvert et la blancheur du sable n'était plus aussi éclatante!

Le temps nous manquant pour faire un tour sur la Ninety Mile Beach, nous déciderons de n'y accéder que le lendemain et rejoindrons le principal bourg situé à l'emmanchure de la péninsule d'Aupori, Kaitaia, pour y passer la nuit.

Après une nuit réparatrice, nous reprîmes un peu vers le nord pour accéder à cette fameuse plage et découvrir qu'un des grands jeux des Néo-Zélandais est de la parcourir à toute vitesse en 4x4 ou en moto : pour des gens se disant écolos, voilà qui est pour le moins surprenant!

Repartant vers le sud, nous atteindrons Hokianga Harbour, vaste aber aux multiples ramifications pénétrant sur environ 30 km à l'intérieur des terres. Pour le traverser nous prendrons un ferry qui nous mènera au village de Rawene sans grand intérêt. Nous rejoindrons alors la côte ouest au sud de l'embouchure de Hokianga Harbour pour nous arrêter à la petite ville d'Opononi connu pour la présence d'un dauphin très joueur qui passa l'année 1955 à jouer au ballon avec les enfants au bord de la plage; une statue lui est consacrée!

La nationale 12 s'éloigne alors un peu de la côte pour nous faire traverser la Waipoua Forest, forêt très dense connue pour ses kauris, arbres indigènes qui ont fait l'objet d'abattage par les premiers colons tant ces arbres sont gigantesques; leur tronc très droit et à diamètre constant était bien sûr un critère intéressant pour l'industrie du bois.

Cette forêt en comporte encore un grand nombre parmi les plus vieux et plus grands de l'île. Le plus connu que nous avons pu admirer a été appelé "Tane Mahuta" par les Maoris, ce qui signifie "seigneur de la forêt"; d'une hauteur de 51 mètres, sa circonférence mesure 14 mètres et son âge est estimé à 1500 ans. Nos photos ne rendent pas compte de l'énormité de cet arbre. Lors de la déforestation de l'île du nord par les colons, ces arbres produisaient une résine qui restait dans le sol après leur abattage. Cette résine, de couleur ambre, servait à faire des bijoux et du vernis ce qui engendra une petite industrie aujourd'hui disparue.

Quittant cette magnifique forêt, nous atteignîmes la ville de Dargaville sur la rivière Wairoa se jetant dans l'énorme Kaipara Harbour, immense échancrure permettant à la mer de Tasmanie de rentrer dans les terres. Nous y visiterons l'intéressant et cosmopolite musée de la ville où l'on verra pêle-mêle des objets et outils anciens, de vieilles pirogues maories, des maquettes et jouets anciens qui feraient le bonheur du magasin de Dinard de notre ami Jean-François et toute une salle consacrée à l'industrie dérivant de l'exploitation des kauris. Un espace consacré au triste épisode du Rainbow Warrior est également en bonne place…

La fin d'après-midi approchant, il ne nous restait plus qu'à traverser l'île d'ouest en est pour rentrer à Whangarei et retrouver le bateau qui nous attendait sagement à son ponton.

Le lendemain sera consacré à récupérer les voiles réparées et surtout à résoudre le problème d'approvisionnement en gaz car ici, point de bouteilles Camping Gaz! Impossible également de les faire recharger, il faudrait un adaptateur spécial et surtout leur faire subir un test de tenue en pression comme l'exige la loi locale pour tout réservoir sous pression. Après de multiples tours en voiture entre grands magasins, testeur de réservoir et station de remplissage, nous achetâmes des bouteilles neuves néo-zélandaises dont le format était compatible avec le logement du bateau et que nous fîmes remplir dans une station ad hoc. Cela nous prit la demie journée!

Le soir, nous passâmes un agréable moment en prenant l'apéritif sur le bateau de Laurent et Sandrine, un open de 50 pieds construit par Laurent et qu'ils souhaitaient mettre en vente pour en construire un nouveau; quel courage!

Le surlendemain dimanche après-midi, Marie-Paule, Gérard et le captain partiront faire un tour en voiture au nord-est de Whangarei en direction de Whananaki south situé en bordure d'une baie profonde comme nous en avions déjà vues tant; pour mémoire, nous tomberons par hasard sur le pont piétonnier le plus long de l'hémisphère sud, une étroite passerelle en bois d'environ un kilomètre!

Revenant sur nos pas, nous prendrons ensuite en direction de Matapouri qui possède une des plus belles plages du nord et où nous emprunterons le début d'un sentier pédestre permettant de découvrir une partie de la côte sauvage de l'endroit; puis nous passerons à Tutukaka, petit port de pêche qui est le point de départ d'expéditions de plongée vers les spots de la région, notamment les îles Poor Knights.

Toute la côte est très belle avec ses successions de baies, de falaises et ses chapelets d'îles aperçues au loin; les villas, la plupart construites en bois, sont de dimensions généreuses et généralement bien placées et se fondent bien dans l'environnement.

Nous reviendrons ensuite sur Whangarei en nous arrêtant aux chutes d'eau situées dans la banlieue nord-est décrites comme les plus photogéniques du pays; d'ailleurs nous verrons dans tous nos périples que la plupart du temps, les sites sont toujours les "plus" de quelque chose!

Reprenant Maryse au bateau, nous irons visiter le musée de Whangarei qui se compose d'un musée en plein air où sont reconstituées les constructions d'un village de colons avec sa gare, son école, quelques maisons typiques, d'un musée proprement dit où l'on verra pour la énième fois des pirogues, des objets maoris, des objets en résine de kauris, quelques scènes de la vie courante d'autrefois et quelques animaux marins naturalisés et puis l'arnaque du jour, la Kiwi House avec droit d'entrée (il y en a plusieurs sur le territoires) où l'on est sensé apercevoir dans le noir le fameux kiwi, oiseau paraît-il très peureux, en voie de disparition et dont les Néo-Z nous rabâchent les oreilles. De même, les panneaux de signalisation routière nous engagent à rouler doucement pour ne pas écraser ces chères petites bêtes. Bien entendu, nous n'en verrons pas la queue d'un et nous nous sommes jurés de ne plus nous y faire prendre!

Le soir, c'est Laurent, Sandrine et Jo qui viendront prendre l'apéritif à bord d'Olympe en guise d'adieu : le lendemain, nous quittions Whangarei pour reprendre provisoirement le large. Quant à nos nouveaux amis, ils allaient quitter la Nouvelle-Zélande le 1er décembre pour retourner en France quelques mois.

Great Barrier Island

Lundi 22 novembre, à marée haute, nous larguons presque à regret les amarres du ponton de Town Basin, destination la Marsden Cove marina située en aval où nous avions fait notre premier arrêt en Nouvelle-Zélande. Nous voulions y attendre le lendemain matin pour partir à destination de Great Barrier Island.

Cette dernière est la plus grande et la plus éloignée des îles du golfe de Hauraki qui constitue la baie d'Auckland où eut lieu l'édition 2003 de l'America's Cup; elle est décrite par tous les guides comme l'une des plus belles de Nouvelle-Zélande, avec de nombreux mouillages permettant de s'abriter de n'importe quelle direction du vent.

Deux heures plus tard, nous pénètrerons à nouveau dans le chenal de cette marina, l'esprit plus serein que la première fois car on sait que ça passe! Dans l'après-midi, ayant emprunté la voiture de la marina, nous irons faire un tour du côté de Mardsen Point et de son immense plage de sable blanc, ramassant bien sûr les plus beaux coquillages dont ceux de Marie-Paule, qui avaient encore leurs petites bêtes à l'intérieur, embaumeront le bateau au point qu'il faudra les traiter à l'eau de Javel!



Le lendemain, le ciel s'était couvert; le vent, qui avait tourné au nord les jours précédents, avait décidé ce jour là de retourner au sud-est : nous allions donc l'avoir dans le nez toute la journée! C'est donc après de longs bords de près que nous arrivâmes un peu avant le soleil couchant dans l'anse de Port Fitzroy, cachée derrière un dédale d'îlots et de rochers constituant ainsi un formidable abri. Le lieu était enchanteur, quelques bateaux peu nombreux y étaient déjà au mouillage, certains locaux, d'autres, comme nous, grands voyageurs. Le soleil couchant donnait des couleurs ocre aux collines environnantes, l'eau calme comme un lac allait nous refléter le rougeoiement du ciel.



Le lendemain matin, nous nous rendîmes en annexe au village de Port Fitzroy; village est un bien grand mot, il vaudrait mieux parler de lieu-dit comportant quelques maisons cachées dans la verdure et d'un ponton branlant pour débarquer. De nombreux chemins de randonnées ont été aménagés pour les amoureux de la nature; nous emprunterons l'un d'eux qui nous mènera à une minuscule cascade en nous laissant deviner à travers une végétation luxuriante et des fougères monstrueuses une côte de toute beauté. De retour au ponton, le point d'information touristique était ouvert et nous découvrîmes qu'il était possible de louer le 4x4 disponible pour l'après-midi; ici peu de secteurs goudronnés, la plupart du réseau, d'ailleurs très limité, est constitué de pistes de terre et de pierre.

Après le déjeuner pris sur le bateau, nous partîmes donc à la découverte de l'île en 4x4; faisant approximativement 35 km de long sur 15 km dans sa plus grande largeur, l'île n'est donc pas bien grande mais les temps de parcours sont assez longs compte tenu de l'état des chaussées et de leur étroitesse.


Nous nous dirigerons tout d'abord vers Okiwi pour prendre en direction du nord, de Katherine Bay et de sa plage que l'on atteint après avoir traversé d'immenses collines couvertes alternativement de bush, de forêts de pins et de prairies d'élevage; difficile d'imaginer, en arrêtant la voiture près d'une barrière, que la mer se situe à quelques cinq minutes à pied de ce paysage mélangeant tour à tour contreforts alpins, vallées suisses et garrigues! Et une fois franchi un bois de pins, nous voici seuls au monde sur une plage bretonne avec ses dunes plantées d'oyats! Bien sûr le paysage est beau comme dans de nombreux endroits du monde ou de France, mais ce qui surprend le plus c'est son incroyable diversité et son mélange des genres.

Rejoignant Okiwi, nous prîmes en direction du sud de l'île en nous arrêtant au lieu-dit Windy Canyon; vingt minutes de marches et quelques escaliers plus tard, après être passés entre les parois verticales de deux éperons basaltiques, nous atteignîmes un point de vue magnifique à presque 360° sur l'île; plages, baies, paysage de montagne basaltique, bush, là aussi la diversité et la beauté de cette île sautent aux yeux. Nous croisâmes un groupe de marcheurs japonais sac au dos revenant d'une grande randonnée qui les conduisit au sommet de l'île après six heures de marche; ils semblaient exténués!
Reprenant sagement la voiture, nous poursuivîmes notre descente vers le sud en nous arrêtant à Awana Bay sur la côte est que nous pouvions apercevoir en contre bas; petite plage au milieu des reliefs couverts de bush, là aussi pas âme qui vive. Puis plus au sud, toujours sur la côte est le meilleur restait à venir : sur un point dominant Medlands Beach, on s'extasia sur une plage magnifique enserrée telle un bijou dans un écrin fait de roches et de verdure; le bleu profond de l'océan et le blanc éclatant de l'écume des vagues venant déferler sur le sable doré augmentaient encore le contraste visuel.

La route traversa ensuite la partie sud de l'île pour revenir sur la côte ouest à Tryphena, le principal village du sud où viennent accoster les ferries en provenance d'Auckland au sud de la baie du même nom. A cette heure, pas de trafic, un calme absolu dans ce tout petit port de pêche où quelques bateaux locaux étaient mouillés.

Il restait un bout de route qui, sur la carte, partait sur la pointe la plus australe de l'île; nous l'avons emprunté avec précaution car la piste était d'une pente impressionnante, dans l'espoir d'arriver sur un cap de la côte d'où l'on aurait pu apercevoir au loin Auckland au fond de sa baie. Mais la piste s'arrêta trop tôt, des propriétés privées empêchant d'accéder sur la côte. Il ne restait plus qu'à faire demi tour et refaire une heure et demie de piste pour rentrer à Port Fitzroy et au bateau. Nous en profiterons pour photographier au ponton l'annexe du professeur Tournesol!

Nous allions encore admirer les couleurs du soir avant de passer notre dernière nuit à Great Barrier Island et repartir le lendemain matin sur "le continent" à Gulf Harbour où nous avions réservé une place pour un mois. Bien sûr, le vent avait tourné et nous avons dû faire la traversée en tirant des bords!

Gulf Harbour

Gulf Harbour Marina est située au sud de la péninsule de Whangaparaoa située sur la côte est à 20 milles au nord d'Auckland; immense (quelques mille emplacements), cette marina nous avait été conseillée par un navigateur à Carthagène en Colombie qui nous avait vanté la qualité de l'accueil et la possibilité de faire faire travaux et maintenance par des professionnels du nautisme installés sur place. Nous avions aussi trouvé à Papeete un dépliant fort bien fait vantant tous ses mérites. A 45 minutes du centre d'Auckland en voiture, cela nous avait paru un bon compromis.

Elle est située au milieu d'un complexe immobilier d'une quinzaine d'années, plutôt haut de gamme, avec des immeubles "pieds dans l'eau" comportant leurs pontons privés et de nombreuses et luxueuses villas sur les collines alentour; bien sûr, un golf est situé juste à côté.

Pour l'accueil, rien à dire; arrivés après l'heure de fermeture de la capitainerie, c'est le service de sécurité qui répondit à notre appel VHF et qui vint nous aider à nous amarrer à un ponton d'attente; mieux encore, Dean, tel était son prénom, nous demanda si nous voulions aller dîner dans l'un des deux restaurants de la marina car ils étaient loin à pied et il nous proposa de nous y emmener avec son zodiac et de venir nous rechercher une fois que nous aurions fini. Je ne suis pas sûr que nous aurions eu ce service en France!

Pour le côté pratique de la marina, nous déchantâmes le lendemain en nous rendant compte que les bateaux de passage étaient parqués sur des pontons spécifiques situés de l'autre côté de la capitainerie et des divers services de la marina, soit à trois bons kilomètres à pied de notre emplacement! Seul, un bloc sanitaire avec douches était installé en bout de ponton, d'ailleurs toujours bien entretenu. Rien non plus de prévu pour y laisser une annexe qui aurait considérablement raccourci le temps de parcours.

Ce que nous ne savions pas, c'est qu'à part la capitainerie et les quelques professionnels du nautisme, il n'y avait rien d'autre! Pas un distributeur de billets, pas une agence de location de voiture sans laquelle on ne peut rien faire, pas de magasin d'approvisionnement à part une petite épicerie pour les dépannages à une demi-heure de marche…

Le lendemain matin, avec Gérard, nous sortons les vélos pliants pour nous rendre à la capitainerie faire les formalités; nous avions sous-estimé le relief de l'endroit, la route étant très vallonnée! Et sans dérailleur…Nous fûmes reçus par la responsable, Michele, qui nous offrit un coffret de produits locaux et nous donna de la documentation sur les horaires des bus et des ferries pour se rendre à Auckland tout en nous expliquant le fonctionnement de la marina; elle appela pour nous le loueur de voitures le plus proche situé à 15 km dans la ville d'Orewa qui accepta de venir nous chercher moyennant finance! Bref, vous l'aurez compris, cette marina est d'abord conçue pour les habitants de ce complexe immobilier, pas pour les bateaux de passage, même si la qualité de l'accueil est irréprochable.

Autre surprise, on nous demanda si nous avions un certificat de conformité de l'installation électrique 220V du bateau, la loi néo-zélandaise l'exigeant…Bien sûr nous n'en avions pas et exprimâmes notre surprise car ni à Marsden Cove ni à Whangarei cela ne nous avait été demandé! Michele appela alors un contrôleur qui devait, pour la modique somme de 50 dollars, venir faire le contrôle de l'installation : nous l'attendons encore!

Auckland

Après une première journée consacrée au nettoyage du bateau, aux lessives et à récupérer la voiture de location, le samedi 27 nous sommes partis visiter Auckland; il fallut effectivement 45 minutes pour atteindre le centre où nous trouvâmes facilement un parking pour nous garer.

C'est la principale ville du pays en nombre d'habitants, près d'un néo-zélandais sur trois habite l'agglomération. Elle possède aussi la communauté polynésienne la plus importante du monde; avec la plus forte croissance du pays, elle attire depuis longtemps une immigration asiatique et le mélange des cultures maorie, polynésienne, asiatique et européenne en fait une ville cosmopolite.

Quand on arrive dans cette ville, la première chose qui saute aux yeux est l'omniprésence de l'eau où que l'on puisse poser son regard; la ville est en effet bâtie sur un isthme dont la partie la plus étroite n'excède pas deux kilomètres. Ainsi, coincée entre l'immense Manakau Harbour à l'ouest côté mer de Tasmanie, la baie de Hauraki à l'est dans le Pacifique, Waitemata Harbour au nord, sans compter les innombrables bras de mer et estuaires de rivières pénétrant dans l'agglomération, on a peu de chance d'échapper à l'élément aquatique! L'autre "accroche" du regard est bien sûr la Sky Tower et ses 328 mètres de hauteur qui en font la plus haute tour de l'hémisphère sud.

Le nombre de marinas est considérable; en arrivant du nord par la nationale 1 et franchissant le Auckland Harbour Bridge et ses huit voies de circulation, la Westhaven Marina est située sur la gauche au pied du pont, comptant à elle seule plus de deux mille anneaux. Ce n'est pas par hasard que la ville porte le surnom de ville de la voile.

Les centres d'intérêt son essentiellement concentrés près du front de mer; Queen Street, la principale rue commerçante, part du port sur un axe nord-sud jusqu'à l'hôtel de ville. Les autres centres d'intérêts tournent autour des parcs de la ville, notamment Auckland Domain avec ses Winter Gardens et le musée d'Auckland et les nouveaux quartiers branchés de Parnell et New Market.

Nous commençâmes notre visite par le front de mer au musée maritime; on se doute en effet de l'intérêt de ce type de musée dans un pays autant tourné vers la mer! Très bien organisé, avec des salles thématiques, nous admirerons d'anciennes pirogues polynésiennes, des maquettes de bateaux ayant marqué l'histoire maritime du pays, une reconstitution de l'intérieur type d'un bateau ayant transporté les colons depuis l'Europe avec mouvement de roulis et craquement du bois (!) et bien d'autres choses encore dont une salle consacrée à Peter Blake et ses exploits, notamment le trophée Jules Vernes qu'il fut le premier à remporter et l'America's Cup qu'il remporta également avec le voilier exposé dans le hall, jusqu'à sa fin tragique en Amazonie; il jouit ici du même prestige qu'Eric Tabarly en France.

Nous déjeunâmes ensuite le long du quai de Viaduct Basin très animé à toute heure du jour avec ses terrasses de cafés et restaurants le long d'une immense construction d'appartements de standing sensée rappeler un paquebot. A proximité, un magasin vend déjà les articles dérivés de la prochaine coupe du monde de rugby, sport national en Nouvelle-Zélande, qui aura lieu ici en septembre et octobre prochains.




L'après-midi, nous passerons devant le Ferry Building d'où partent les bateaux de liaison inter îles; de style baroque édouardien, il date de 1912. Passant devant les grilles délimitant la zone portuaire, nous remonterons Quenn Street au milieu des buildings sans oublier un détour vers l'ancien bâtiment des douanes bâti en 1889 dans le style de la Renaissance française et aujourd'hui reconverti en boutique hors taxes.

Nous arriverons à la place de l'hôtel de ville qui est l'édifice historique le plus important d'Auckland; de style édouardien également, il est regrettable qu'il soit ceinturé d'une magnifique collection de poubelles! Outre les services administratifs de la ville, il renferme une salle de concert réputée, le Great Hall.

Nous nous dirigerons ensuite vers Albert Park autour duquel nous verrons tout d'abord l'ancien parlement, ancien siège du gouvernement, réalisé en 1856 entièrement en bois malgré les apparences de sa façade enduite. Lorsque la capitale du pays fut transférée à Wellington en 1865, il perdit sa fonction première; il fait aujourd'hui partie de l'université, abritant des salles de classe et des appartements.

Puis, dans le parc de l'université, nous admirerons l'Old Arts Building et sa tour de l'horloge avant de nous diriger vers Auckland Art Gallery qui est actuellement en travaux pour cause d'agrandissement.

Nous terminerons l'après-midi en allant bien entendu visiter la Sky Tower en montant aux deux niveaux permettant une vue panoramique sur toute la ville et les différentes baies qui l'entourent; malgré ses 328 mètres, la dernière plateforme d'observation ne se situe qu'à 220 mètres. Une partie du sol est réalisée en verre trempé de 38 mm d'épaisseur, soit-disant aussi solide que le plancher en béton sous nos pieds : pour le captain, vertige assuré, mais il se força tout de même à marcher dessus! Par contre, hors de question de tenter, même harnaché, le tour de la flèche par l'extérieur sur une plateforme étroite en caillebotis ou un saut à l'élastique du haut de la tour : les kiwis sont amateurs de sensations fortes!

Bien entendu, il restait encore des choses à voir, mais compte tenu du temps disponible pour Gérard et Marie-Paule, nous décidâmes de ne pas revenir le lendemain mais de commencer la visite du centre de l'île et ses paysages volcaniques. Nous dînerons sur la terrasse du restaurant "Le Kermadec" où nous nous gèlerons littéralement!

Le centre de l'île du Nord

Dimanche 28 novembre, nous reprenons la nationale 1 vers le sud, traversons Auckland et nous dirigeons vers la région de Rotorua. Nous ferons un premier arrêt à Hamilton, célèbre pour ses jardins et son parc botanique; nous y passerons le restant de la matinée, déambulant dans les jardins reconstitués de style anglais, japonais, chinois, indien, italien et américain, tous magnifiquement entretenus, puis dans la roseraie et les jardins de plantes aromatiques et médicinales.

Reprenant la route, nous irons d'une traite jusqu'à Rotorua au sud du lac du même nom, station la plus touristique de l'île nord. Le temps de trouver un hôtel et nous voilà partis à la découverte de cette petite ville.

Dans le centre, nous admirerons les Government Gardens, joli jardin entourant le Rotorua Museum of Art and History, anciens thermes de la ville (Bath House ouverte en 1908) de style Tudor. Pendant que Marie-Paule et Gérard iront visiter le musée essentiellement consacré à la culture maorie, Maryse et le captain partiront à la découverte des autres curiosités de la ville.

Nous y verrons au nord-ouest une immense zone de fumerolles et de bassins de boue bouillonnants avec des traces et odeurs de soufre, démontrant la forte activité volcanique de la région; en fonction du vent, l'odeur d'hydrogène sulfuré peut parfumer toute la ville!

Près du lac, nous verrons la petite église anglicane St. Faith's de style Tudor, célébrant ses office en anglais et en maori; le petit cimetière jouxtant l'église ne comporte d'ailleurs que des tombes aux noms maoris. Face à elle se situe une ancienne maison commune maorie, la Tamatekapua, construite en 1873 avec ses sculptures traditionnelles et ses incrustations de nacre. Quelques fumerolles se dégageaient encore d'une grille et de quelques trous dans le sol.


Sur le lac, on apercevra une importante colonie de cygnes noirs et de canards nullement effrayés ni par notre présence ni par l'arrivée d'un hydravion. La journée se terminera dans un restaurant à l'ambiance typical british!




Le lendemain sera consacré à la visite de deux sites volcaniques assez différents; le premier, la Waimangu volcanic valley est situé au sud-est de Rotorua; il fut créé par l'explosion le 10 juin 1889 du volcan Tarawera; deux heures de marche sont nécessaires pour descendre le sud de cette vallée de 17 km jusqu'au lac Rotomahana qui a submergé les vestiges des White and Pink Terraces lors de l'éruption qui a en outre enseveli trois villages maoris et fait 153 victimes. On peut y admirer quantités de curiosités géothermiques aux couleurs surnaturelles créées par les éruptions successives depuis 1889 : le cratère du sud et son eau émeraude, l'Echo Crater et le frying Pan Lake avec son eau acide (PH 3,5) et chaude (55°C), l'Inferno Crater, joyau fumant de couleur bleu pâle et débordant périodiquement avec une température de 80°C et de multiples terrasses de silice, le tout relié par une petite rivière où arrivent tout de même à pousser algues, mini fougères et mousses et entouré de fumerolles et de vapeur d'eau chaude.



Puis, plus au sud sur la route de Taupo, le site de Waiotapu, le plus diversifié en termes de curiosités naturelles. Nous ne verrons pas le fameux geyser Lady Knox, amorcé chaque matin par un paquet de lessive, mais nous parcourrons un site présentant une grande quantité de petits lacs dont les eaux, chargées d'éléments chimiques très divers (soufre, antimoine, silice, arsenic, oxyde de fer et manganèse), peuvent passer du bleu profond au bleu clair, puis du vert à l'ocre, jusqu'au jaune pour celle contenant de l'arsenic. Au milieu de tout ça, fumerolles et boues bouillonnantes s'en donnent à cœur joie. Le clou de la visite est un lac dénommé la palette du peintre, tant il recèle de nuances de couleurs différentes. Nous pouvons vous garantir que nos photos ne sont pas truquées!

En fin d'après-midi, nous rejoindrons la ville de Taupo au bord du lac du même nom, le plus vaste de Nouvelle-Zélande, formé en l'an 186 par une explosion volcanique. Comme partout, en dehors de la période des congés, il ne nous sera pas difficile d'y trouver un hôtel au bord du lac.

Mardi 30 novembre, nous continuons notre descente vers le sud en contournant par la Desert Road à l'est le Tongariro National Park et ses trois volcans encore en activité dont le Ruapehu, point culminant de l'île nord avec ses 2797 mètres. Ce parc a été le premier à être inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 1990. Quelques petits domaines skiables accueillent les amoureux des sports d'hiver lorsque la neige recouvre le parc.

La Desert Road traverse un paysage aride où le soleil rend le jaune des genêts encore plus éclatant. Contournant le parc par le sud, nous remonterons vers le nord pour atteindre le petit village de Whakapapa, principale station de ski de Nouvelle-Zélande avec ses 30 pistes de tous niveaux; mais sans neige l'endroit n'est guère attirant. Nous pensions pouvoir monter au sommet du point culminant en empruntant le plus haut télésiège de la station; malheureusement, il n'était pas encore en service, n'ouvrant aux touristes qu'à partir de fin décembre. C'est alors que Gérard et Marie-Paule, qui avaient gardé un excellent souvenir d'un survol en avion d'un parc naturel aux Etats-Unis, nous offrirent le survol du parc dans un petit avion de tourisme de 6 places, y comprise celle du pilote. A voir la mine du moussaillon du bord, on sentait l'angoisse monter à la vue de l'appareil que le responsable de la petite compagnie Mountain Air était en train de ravitailler! Puis notre pilote arriva en atterrissant avec un autre appareil dans lequel il avait emmené deux touristes allemands. Il s'agissait en fait d'une jeune femme qui reçut l'éloge de ses deux précédents clients, ce qui nous rassura.


Nous voici montés dans l'appareil, appareils photos en main; le captain, le plus lourd aux yeux de notre pilote (…), est prié de s'asseoir à ses côtés. Après les consignes de sécurité habituelles, nous voici en bout de la piste engazonnée, point fixe, puis les chevaux sont lâchés. Nous avons de la chance avec le temps, il fait un soleil radieux et la visibilité est maximale. L'appareil montera ensuite progressivement au dessus du parc pour nous faire survoler tour à tour les trois volcans, le lac bleu et les lacs au sommet des cratères aux couleurs surréalistes. Claire, notre pilote, connaissait bien son métier, nous faisait des commentaires dans les casques que nous avions du mal à comprendre (de l'anglais avec le bruit du moteur…), passait et repassait alternativement à gauche et à droite afin que chacun puisse admirer le spectacle. Au bout d'un peu plus des 35 minutes prévues, elle nous fit un atterrissage parfait sans la moindre secousse.



Tout le monde était enchanté et émerveillé par le spectacle, y compris le mousse du bord qui n'en avait pas perdu une miette. Nous posâmes bien entendu pour la photo souvenir avec notre pilote.

Après nous être rapidement sustentés, nous reprîmes la route pour rejoindre la côte nord d'une traite à Tauranga, le plus grand port de la baie de Plenty situé à l'embouchure d'une immense baie protégée, Tauranga Harbour, qui fut une plaine avant d'être submergée lors de la dernière ère glacière. Il y transite d'importants volumes de bois destinés à l'exportation. Sur les routes sinueuses comme le sont toutes les routes ici, nous avions d'ailleurs du mal à suivre ces camions monstrueux munis de remorques transportant d'énormes troncs d'arbre et dévalant les descentes à une allure folle.

Grand port commercial, Tauranga est aussi une ville balnéaire prisée à cause de la douceur de son climat et de toutes les activités nautiques qu'il est possible d'imaginer; une grande et belle plage complète le tableau. Nous y trouverons notre hôtel pour la dernière nuit de ce second périple.


Le lendemain, il ne nous restait plus qu'à longer la côte pour rejoindre Auckland puis Gulf Harbour en louant au passage une seconde voiture à l'aéroport pour pouvoir rendre la première à Orewa. Nous traversâmes la petite ville de Katikati où, au début des années 90, des artistes locaux ont peint des fresques sur la plupart des murs de la ville; représentant des scènes de la vie courante, certaines sont un peu kitch, mais de nombreuses autres sont très belles.

Arrivant à Waihi, nous découvrirons une ancienne mine d'or à ciel ouvert et ses anciennes installations désaffectées; la mine a été remise en exploitation avec des moyens modernes et l'on pouvait voir d'énormes bulls travailler au fond de l'excavation d'environ 200 mètres de profondeur.

Nous atteindrons ensuite Whangamata, ses zones de culture de fruits et sa plage réputée pour le surf, puis traverserons la base de la presqu'île de Coromandel pour atteindre la route côtière traversant des marais entre Pipiroa et Waitakuru, zone de passage de nombreux oiseaux migrateurs.

Nous retrouvâmes le calme de la marina dont nous n'allions bénéficier que 24 heures, repartant le surlendemain pour l'île du sud en avion! 

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