OLYMPE AUTOUR DU MONDE

 

NOUVELLE-ZELANDE 4

Notre séjour (suite et fin)

Après deux semaines magnifiques à visiter le sud de l'île sud et plus de 3300 km parcourus en voiture (portant notre total à plus de 10 000), nous voilà donc le 9 février de retour à l'aéroport d'Auckland. Le temps de louer une voiture et nous partons récupérer en centre ville notre survie que nous avions donnée à réviser avant notre départ puis retournons à Gulf Harbour où Olympe nous attendait bien sagement à sa place.

Il était temps pour nous de nous préparer à larguer les amarres pour rejoindre la baie des îles située plus au nord avant de revenir sur Gulf Harbour à la fin du mois pour l'installation du nouveau groupe électrogène commandé en France.

La journée du 10 sera donc consacrée aux lessives et à préparer le bateau pour le départ; le 11, le captain retournera à Auckland pour restituer la voiture de location et reviendra avec le ferry.

Le 12, c'est confiants que nous larguons les amarres avec, pour première destination, l'île de Kawau, dernière île habitée du golf de Hauraki que nous n'avons pas encore visitée et qui est située sur notre route au nord de la péninsule de Whangaparaoa.

Kawau island 

C'est après quelques heures de navigation très agréable, en se faufilant entre les nombreux îlots et hauts fonds du secteur, que nous entrerons dans la baie Bon Accord Harbour en passant devant Mansion House qui fut la retraite du gouverneur Sir George Grey dans la seconde moitié du 19ème siècle et que nous viendrons visiter le lendemain. Nous irons mouiller à la moitié de cette baie profonde devant le bâtiment d'un yacht club où nous aurons la surprise de voir arriver dans l'après-midi une régate organisée par l'association des propriétaires des voiliers Bénéteau de Gulf Harbour. Et parmi eux, nos amis Liz et Graeme!

Nous irons les saluer en annexe le lendemain matin et nous prendrons avec eux et un couple d'amis anglais qui les accompagnait un bon petit déjeuner.


Puis nous nous rendrons en annexe à l'entrée de la baie sur la petite plage située devant Mansion House. Celle-ci, devenue musée, était encore fermée à cette heure et nous décidâmes alors de partir à pied sur un sentier de randonnée longeant la côte sud de l'île. Nous fûmes toujours aussi admiratifs de cette végétation mixant espèces tropicales, conifères et fougères arborescentes mais plus encore des superbes vues que nous découvrions de la côte sur un golfe bleu azur, le soleil ayant eu la riche idée de briller de tous ses feux.

Nous découvrîmes les vestiges d'anciennes mines de cuivre et de manganèse aujourd'hui inexploitées. Cette île fut donc la propriété de Sir Grey, d'origine australienne et passionné de botanique et de faunes; il y introduisit le martin-chasseur, le paon ainsi qu'une espèce de wallaby qui semblait avoir disparu depuis de son pays d'origine.

De retour à Mansion House, celle-ci était enfin ouverte et nous pûmes visiter une de ces demeures coloniales dont le charme ne cède en rien au confort et au luxe que l'on pouvait y trouver à l'époque. Sa situation en bord de plage ceinte d'un écrin de verdure avec son ponton privé fit fantasmer le captain qui se dit que les gouverneurs de l'époque savaient bien choisir leur lieu de résidence, se remémorant également celui de Waitangi!

En retournant sur Olympe, nous croisâmes un bateau battant pavillon français qui quittait la baie; nous nous rapprochâmes pour parler un peu avec des compatriotes : ils étaient en fait basés en Nouvelle Calédonie et attendaient la fin avril, fin de la saison cyclonique, pour y retourner.

Le soir, les membres de l'équipage d'Olympe arrosèrent les 40 ans de leur première rencontre!

Un départ manqué pour la Bay of Islands

Le lendemain matin, nous relevâmes l'ancre pour partir à destination de Tutukaka, un petit port situé à un peu plus de la mi-parcours de la Bay of Islands et abritée de la plupart des vents. Mais ce jour là, point de vent! C'est au moteur que nous allions faire les 52 milles nous en séparant, ou plutôt 47 milles avant que le moteur ne refuse de continuer : son régime baissa petit à petit, refusant de donner de la puissance jusqu'à ce qu'il s'arrête tout seul.

Après contrôle, ce n'était pas un problème de refroidissement, la turbine d'eau de mer étant intacte. Sans doute un problème de circuit gasoil ou alors…pire, un problème de vieillesse? En tout cas, sans moteur et sans un pet de vent, nous n'en menions pas large à un mille de la côte; heureusement, il n'y avait pratiquement aucun courant nous portant sur les récifs et pour une fois, dans notre malheur, nous eûmes un peu de chance : le temps de démonter le circuit de refroidissement et de tenter de diagnostiquer le problème, un léger zéphyr se leva en prémices à un vent plus soutenu.

Aller à Tutukaka situé à 5 milles était bien tentant mais l'entrée étant très étroite au milieu de récifs et les possibilités de dépannage pas évidentes, nous y renonçâmes. La seule solution raisonnable était de repartir vers Gulf Harbour, à 80 milles environ, mais avec le vent dans le nez!

A 17h, nous établissons les voiles et entamons alors notre descente sud vers la marina en tirant deux grands bords; le premier nous conduira pratiquement à la pointe de la péninsule de Coromandel avant de piquer presque direct sur Gulf Harbour. Au cours de la nuit, le vent montera à 25 nœuds avec rafales à 30.

Mais un malheur arrivant rarement seul, c'est le réducteur de l'enrouleur de grand-voile qui rendit l'âme! Il fallut le désaccoupler pour pouvoir enrouler la voile à l'arrivée au petit matin après avoir prévenu la marina que nous risquions de ne pas être manoeuvrants si le moteur continuait à faire des siennes.

Mais il voulut bien démarrer et nous permit de rentrer au ralenti et de nous amarrer au ponton qui nous avait été désigné.

Nous étions le 15 février, le groupe était censé arriver le 27; le temps de diagnostiquer et de réparer le moteur, voilà notre visite de la baie des îles bien compromise!

Les travaux

 Commença alors une période stressante, celle des travaux, nous devrions plutôt dire celle de la relance permanente de la société intervenante, Seaquip! Nous nous attendions en effet à autre chose en nous adressant à un spécialiste néo-zélandais; non que les compétences techniques soient en cause mais en terme d'organisation et de suivi…! Bref, nous passerons sur les détails des épisodes qui nous valurent de nettoyer le circuit gasoil, sans effet, puis de démonter et faire réviser la pompe d'injection, sans effet, puis de démonter le turbo pour se rendre compte immédiatement qu'il était sûrement à l'origine du problème: corrodé, valve bloquée, aubes ayant frotté, fuites dues à la corrosion des brides, tout semblait le rendre coupable, et il l'était en effet en partie.

Heureusement, il y en avait en stock à Auckland (les moteurs Perkins sont ici très répandus et comme on dit, very popular!). Après changement du turbo, nouvel essai en mer qui ne donna cependant pas entière satisfaction : nous n'avions regagné que 400 tr/mn sur les 800 perdus.

Le captain plonge alors sous la coque pour vérifier sa propreté; l'antifouling ayant été refait en août dernier à Tahiti, il semblait tout de même bizarre qu'elle soit déjà assez sale pour provoquer un tel ralentissement. Et contrôle fait, elle était pratiquement comme neuve; mais alors l'hélice!!! Elle ne ressemblait d'ailleurs plus à une hélice mais à un amas informe de coquillages. Nous n'avions jamais vu ça, surtout en si peu de temps!

Rendez-vous est aussitôt pris avec la marina pour sortir le bateau de l'eau. Si l'entreprise de mécanique était peu organisée, la marina par contre, super équipée, fut d'une efficacité redoutable. En une demi heure, le bateau a été sorti de l'eau, la coque passée au Karcher par deux employés en scaphandre, l'hélice nettoyée et le bateau remis à l'eau! Le tout pour un coût quatre fois moindre que celui de notre sortie de l'eau à Port Grimaud lors de l'expertise avant l'achat quatre ans plus tôt!

Nous partîmes alors aussitôt en mer pour essai et là, grand bonheur, non seulement le moteur avait retrouvé toutes ses caractéristiques, mais les avait même améliorées par rapport à ce que nous avions connu lors de l'achat du bateau. 8,5 nœuds était atteints au moteur sans forcer…

Mais tout ceci avait pris un mois et dix jours! Nous étions en effet le 25 mars. Entre temps, le groupe avait été monté à bord le 15 mars puis raccordé et testé avec succès et efficacité le 23. Il faut dire que le captain s'était fâché tout rouge le 14 en adressant un mail incendiaire à Seaquip avec copie à la direction de la marina, indiquant que nous allions avertir tous les sites de navigateurs et les revues nautiques spécialisées pour déconseiller à quiconque de faire escale à Gulf Harbour pour faire effectuer des travaux. Une heure après, nous avions une réponse satisfaisante avec un engagement ferme pour une fin de travaux avant la fin du mois, engagement qui fut finalement tenu!

Alors, pour vos futures escales en Nouvelle-Zélande, nous confirmons que la marina est au top avec un souci du service rarement vu (et pas très chère), et que les prestataires sont compétents mais doivent être surveillés de près pour avancer!

Les amis 

La rédaction du site et l'entretien du bateau pour le captain, les courses à vélo, la couture et l'aquarelle pour le second meubleront heureusement une grande partie du temps pendant lequel nous étions "scotchés" par la force des choses à Gulf Harbour; heureusement aussi que pendant cette période nous pouvions entretenir nos relations avec nos amis et en découvrir de nouveaux!

Le 24 février, Pierre, de retour de France, passe à bord nous dire bonjour avec des amis français venus passer quelques jours avant de repartir avec lui.

Le 28, Graeme passe à bord avec ses beaux coussins de cockpit tout neufs qu'il a fait confectionner pour son Super Maramu en France; il vient les essayer avec le fournisseur et demande quelques modifications.

Le 4 mars, grâce au relationnel in english and in live de Maryse, nous sommes invités par Annie et Mike à bord de leur bateau "Touch of Class" à prendre le café; ils vivent à bord de leur bateau à Gulf Harbour sur le même ponton que nous. Nous faisons plus ample connaissance : elle est anglaise, lui néo-zélandais et se sont rencontrés alors qu'ils vivaient à Hong-Kong. Aujourd'hui à la retraite, ils ont choisi cette vie à bord de leur sloop de 17 mètres qui leur sert de maison et avec lequel ils sont déjà retournés à Hong-Kong.

Le même jour, nous sommes invités chez Pierre pour une sympathique soirée avec voisins et amis français dont l'un, expert comptable, est installé en Nouvelle-Zélande depuis 30 ans, un autre y a créé son entreprise il y a quatre ans. Tous deux nous donneront un éclairage très intéressant mais aussi inattendu du pays.

Le lendemain, apéro sur Olympe avec Pierre et les deux couples de français l'accompagnant, Carole et François, et Sophie et Florian de Boulogne sur Mer.

Le 6 mars, nous apprenons par un mail de Roselyne le décès de Christian, du bateau Memestra, que nous avions rencontré à Tahiti à la marina Taina. Avec sa compagne Mireille, ils étaient rendus à Sydney; il a été emporté par un infarctus tout comme Pierre de Maloya quelques mois auparavant! On est sous le choc.

Le lendemain, Graeme passe nous voir; pendant toute cette période le temps est exécrable : il pleut, il vente et il fait froid, nous faisant ainsi moins regretter d'être bloqués à la marina.

Le 8 mars, alors que Maryse est partie en vélo faire quelques courses et chercher de l'argent au distributeur malgré l'avertissement de son captain sur la raideur des côtes du secteur, elle rencontre opportunément John et Alison que nous avions connus chez Pierre. Ils l'emmèneront chez eux avant de la conduire en voiture au distributeur et la ramener au bateau avec son vélo dans le coffre.

Le 10, nous dînons au restaurant de la marina en compagnie de Liz et Graeme qui s'apprêtent à partir en vacances en Australie. Liz Propose à Maryse de l'emmener faire des courses d'approvisionnement.

De retour des courses, le 11, on ressent dans la marina les effets du tsunami du Japon; pendant une bonne partie de la journée, le niveau de l'océan fluctue entraînant un phénomène de remplissage et de vidange de la marina dont le niveau de l'eau varie de 70 cm toutes les dix minutes! Cela entraîne des courants violents entre les pontons et dans l'entrée mettant à mal les amarres des bateaux mais il n'y aura finalement pas de casse.

Le 12, ce sont Annie et Mike qui viennent à bord pour un apéritif dînatoire. On sympathise vraiment, le courant passant très fort entre Maryse et Annie qui se découvrent de nombreux points communs.

Le 14, Mike viendra aider le captain à démonter son vieux groupe électrogène pour gagner du temps avec Seaquip! C'est aussi le jour du fameux mail à Seaquip et à la marina…

Le 15, on emmène Olympe sous le portique de la marina pour sortir l'ancien groupe et poser le nouveau; Mike vient nous aider ainsi que Graeme qui vient assister à la manoeuvre. L'après-midi, Annie fait découvrir à Maryse la fabrication des yaourts Easiyo qui feront bientôt fureur à bord!

Le 16, Liz part en shopping avec Maryse; Liz et Graeme viennent dîner à bord d'Olympe à l'avant-veille de leur départ pour l'Australie; au menu, bœuf bourguignon préparé par Maryse et en dessert, Pavlova préparé par Liz : un régal!

Le lendemain, Graeme repasse nous dire au revoir en nous apportant des muffins confectionnés par Lyz; puis le 18 , Maryse et Annie, devenues inséparables, partent en course ensemble acheter le nécessaire pour fabriquer les fameux Easiyo… Le soir, ce sont Alison et John qui viennent dîner à bord avec Carl, le fils de Pierre comme interprète et leur fils Jak. Il faut dire qu'Alison, galloise, et John ont un tel débit et une telle vitesse de paroles qu'il est assez difficile de les comprendre! Artistes tous les deux et d'une joie de vivre débordante et inébranlable, ils forment un couple vraiment charmant et de très agréable compagnie. Mais eux aussi partent en vacances… en Australie!

Pierre étant alors également reparti en France, seuls Annie et Mike restent fidèles au poste! Après quelques sorties shoping supplémentaires, le 26 nous dînerons sur Touch of Class avec Annie et Mike; Maryse offrira à Annie une couverture tahitienne confectionnée par ses soins; Dawn, une anglaise arrivée il y a dix ans avec son bateau sur lequel elle vit en entretenant des bateaux de la marina pour gagner sa vie, était aussi invitée. Curieuse de connaître un bateau Amel dont elle a entendu parler, nous inviterons tout ce petit monde le lendemain à tea time.

Le 29, nous prendrons le ferry pour nous rendre à Auckland réserver nos billets d'avion pour notre prochain retour en France depuis la Nouvelle Calédonie. Maryse ne souhaitant pas passer par le Japon compte tenu des évènements dramatiques liés au tremblement de terre et au tsunami, c'est un circuit un peu compliqué que nous retiendrons via Sydney, Singapour et Franckfort…Mais la carte Visa du Captain refusant obstinément de payer la totalité de la note, il lui faudra y revenir le 31 pour solder la facture et trouver l'alternateur pour le bateau Guerelec de Bernadette et Roger, installés maintenant à Nouméa et qui nous attendent avec impatience!

Le 1er avril, veille de notre départ de Gulf Harbour, pot offert par Seaquip, puis pot de départ sur Olympe avec Annie et Mike; Annie offrira à Maryse quelques jolis cadeaux. C'est avec beaucoup d'émotion, le lendemain matin à 9h, que nous larguerons les amarres avec l'aide d'Annie et Mike qui nous firent promettre de rester en contact. Que ces néo-zélandais sont décidément attachants!

La Bay of Islands

 2 avril, nous quittons donc définitivement Gulf Harbour qui aura finalement été notre "quartier général" durant notre séjour néo-zélandais. Nous partons vers le nord essayer d'atteindre enfin cette Bay of Islands qui s'est jusqu'à présent refusée à nous!

Mike et Annie sont sur le ponton pour nous aider à larguer et ce n'est pas sans émotion partagée que nous nous sommes vus disparaître dès la jetée de sortie franchie. Nous pensions aussi à Graeme et Liz encore en Australie, John et Alison également en vacances en Australie et Pierre en France avant son prochain retour. Tous ont largement participé à l'agrément de cette escale et nous espérons bien les revoir un jour en France où ils se rendent souvent.

Nous prenons la direction du nord avec cette fois la ferme intention de rejoindre pour la nuit le petit port de Tutukaka. Comme la première fois, le vent est absent et c'est au moteur que nous effectuerons cette étape; voilà un bon moyen de tester l'endurance de ce dernier après sa remise en forme!

Nous passerons cette fois au large et à l'est de l'île de Kawau sans nous y arrêter. Puis nous longerons la côte en passant au large du cap Rodney, passerons à proximité de Sail Rock (un rocher en forme de voile…) au sud de l'île Taranga, puis dépasserons Bream Head, la pointe nord de l'entrée de la rivière conduisant à Whangarei où nous étions arrivés le 12 novembre dernier en provenance des îles Cook, avant d'atteindre en fin d'après-midi et sans encombre cette fois la jolie petite baie de Tutukaka dont l'entrée est en effet impressionnante entre des rochers à peine émergés de part et d'autre.

A l'intérieur, très protégé, c'est un calme absolu où quelques bateaux locaux sont au mouillage sur bouée et deux voiliers de passage à l'ancre. Au fond de la baie, quelques modestes maisons bordent le rivage. Le soleil déclinant nous donnera une belle lumière rendant cet endroit d'une grande sérénité.

 



C'est à 8h le lendemain matin que nous repartirons pour atteindre, enfin, la Bay of Islands. Le vent se sera levé du nord-est, force 3 à 4, nous autorisant une navigation tranquille jusqu'au cap Brett qui, avec son rocher percé, forme la porte est de cette fameuse grande baie. Pour le fun, nous passerons entre le cap surmonté de son phare et le rocher percé avant de mettre le cap sur l'île Urupukapuka au sud de laquelle nous mouillerons à 14h dans Otaio Bay. Cette fois nous y étions et le captain qui avait tant fantasmé sur cette baie à la lecture de récits de navigateurs (dont celui de Gérard et Anyvonne du bateau Getaway) pouvait enfin savourer son plaisir, même en sachant qu'il ne pourrait pas y rester longtemps pour cause de planning qui imposait un départ prochain pour la Nouvelle Calédonie!



Le lendemain matin, après s'être aperçu que nous avions dérapé de 130 mètres (!!!), c'est sur une mer d'huile que nous parcourrons en annexe les environs de cette île qui est en fait la plus grande de la baie; on longera successivement Paradise Bay puis Otehei Bay au fond de laquelle nous débarquerons sur une jolie petite plage de sable blond devant un gîte restaurant entouré de verdures "irlandaises". Endroit magique et d'un calme absolu; nous discuterons un peu avec le patron qui nous révèlera qu'il a toujours habité le secteur et qui essaiera de nous convaincre, sans succès, de revenir dîner le soir.



Puis après avoir fait le tour de l'îlot rocheux situé au sud-est de l'île, nous ferons le tour par le sud de la petite île Poroporo avant de regagner le bateau sous un soleil éclatant.

Après le déjeuner, nous lèverons l'ancre pour aller mouiller dans la baie d'Orokawa située au sud de la péninsule du même nom, une des meilleures protections de la Baie des Îles; nous terminerons l'après-midi en annexe en explorant la Manawaroa Bay et ses nombreuses échancrures bordées de splendides villas d'architectes.

La nuit, le vent montera progressivement à 30 nœuds et nous permettra de confirmer la qualité du mouillage de cette baie; la journée suivante se passera ainsi à bricoler un peu tandis que le vent ne faiblira que la nuit suivante. C'est donc le 6 au matin que nous lèverons à nouveau le mouillage, destination la petite île de Roberton située à quelques encablures plus au nord.

Nous sommes littéralement tombés sous le charme de ce sanctuaire de la vie sauvage, souvent utilisé dans les brochures publicitaires vantant les mérites de la Bay of Islands. Sa partie est, plate, est privée et reliée à sa partie ouest, escarpée, par un isthme étroit formé d'une plage bordant au nord une piscine naturelle d'eau de mer cristalline enchâssée dans des formations rocheuses la séparant de l'océan et au sud une anse où Olympe frémit d'aise au mouillage!

Bien entendu, comme tout endroit digne d'intérêt en Nouvelle-Zélande, un chemin de randonnée était parfaitement aménagé pour rejoindre le sommet de l'île d'où l'on pouvait admirer tous ses contrastes : escarpée sur sa façade nord, douce et verdoyante sur sa partie est et sud. La vue alentour était époustouflante sur les îles de la baie. Allez savoir pourquoi, il y a ainsi des moments de grâce tels qu'ils restent à jamais attachés à votre mémoire; pour nous, celui-ci en fait partie et restera un souvenir indélébile de notre voyage.

Bien sûr, il fut difficile de s'arracher de ce lieu idyllique et nous regrettions de ne pas avoir pu venir plus tôt dans cette baie pour y passer davantage de temps. Nous levâmes l'ancre en fin de matinée pour rejoindre le fond de la baie en direction de Opua; auparavant, nous contournerons la pointe Tapaka délimitant la sortie est de l'embouchure de la rivière Waikare, longerons la petite ville de Russel, l'ex "bouge" du Pacifique déjà visitée lors de notre premier périple de l'île nord, traverserons le large estuaire de la rivière pour aller admirer le site de Waitangi, cette fois vu de la mer, mouillerons pour déjeuner devant la ville de Paihia avant d'aller mouiller à Opua pour effectuer les formalités de sortie du territoire.


Nous tournerons également entre les très nombreux bateaux au mouillage pour tenter de trouver en vain le bateau Sun Dance dont nous avaient parlé Roselyne (Vadrouill'2) et Geneviève (Ultreïa). Le soir, des bancs de brumes fantomatiques viendront recouvrir la rivière et combler les valons de la rive.

Après quelques discussions douanières épiques (voir Carnet de bord NZ- Nouvelle Calédonie), c'est le lendemain matin 8 avril que nous quittions définitivement un bien beau pays.

Depuis notre départ, nous avons vu en effet de multiples merveilles, certaines sans doute plus belles qu'ici, mais la Nouvelle-Zélande, de part sa taille, sa culture occidentale décontractée, la variété de ses paysages et la gentillesse de ses habitants est sans aucun doute jusqu'ici le seul pays où nous aurions pu déposer nos valises!

 

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