OLYMPE AUTOUR DU MONDE

TUAMOTU - BORA BORA

C'est le 6 juillet à 15h, après avoir réparé notre génois que nous relevons le mouillage devant l'hôtel Kia Ora de Rangiroa pour nous diriger au moteur vers la passe Avatoru et quitter le lagon. Nous longeons "Arctic", un ancien remorqueur reconverti en yacht de grand luxe et battant un curieux pavillon mélangeant celui du Danemark avec celui des Bahamas! Le prix d'une seule de ses annexes ne devait pas être très éloigné de celui de notre voilier…

Avant le départ, Martine et Michel avaient appris la bonne nouvelle : la naissance de leur petit-fils Mathias, né en France le 6 juillet; Maryse et le captain attendaient également impatiemment une nouvelle similaire, la naissance du premier enfant de Laure et Eric prévue pour début juillet mais qui se faisait attendre. Nous avions donc été coiffés sur le poteau par nos amis!

Après être sorti du lagon sans encombres par la passe Avatoru grâce à deux vigies attentives aux hauts fonds des lieux, nous longeâmes l'atoll pour contourner sa pointe nord-ouest et passer entre lui et l'atoll de Tikehau. Une fois franchie cette pointe surmontée d'un phare, nous pûmes envoyer les voiles dans un vent d'est léger de force 3-4, cap au 219° en direction de Bora Bora. A partir des Tuamotu, la destination normale est plutôt Tahiti, l'île au vent de l'archipel des îles de la Société; mais Martine et Michel devant rentrer en métropole fin juillet, il était préférable de tirer directement sur les îles sous le vent pour terminer notre périple à Tahiti, leur permettant ainsi de prendre leur avion.

A l'abri de la houle du Pacifique, Olympe glissait sur une eau calme dans la clarté déclinante du soir qui allait encore nous gratifier d'un beau coucher de soleil : non, il n'y a pas que de mauvais moments! La vitesse n'était pas bien grande, oscillant entre 4 et 5,5 nœuds, mais nous n'étions pas pressés et goûtions ces instants magiques avec délectation.

Cependant, dans la soirée, le vent faiblit dans une allure presque vent arrière; après quelques empannages pour prendre au mieux le vent, le démarrage du moteur devint inéluctable tout en conservant les voiles. La nuit fut d'un calme serein sous un ciel étoilé magnifique que Martine ne se lassait pas d'admirer.

Le lendemain matin, le lever de soleil nous gratifia de belles images de nuages orangés se reflétant dans une mer d'huile, tout en jouant à cache-cache avec la lune; ce fut une journée sans vent, ce dernier devant nous faire faux bond jusqu'à destination; c'est donc au moteur à régime réduit que la journée se passa sans histoires, à part la nouvelle de la naissance de Nathanaël le 7 juillet à Londres, nouvelle acquise de haute lutte grâce au téléphone Iridium.

Ce n'est cependant que le lendemain en fin de matinée, avec la vue au loin de Bora Bora, que nous fêtâmes dignement ces évènements; il y avait alors beaucoup de joie et d'émotion à bord, sans compter celle de l'arrivée dans ce lieu mythique après bientôt un an de navigation. Pour la deuxième fois de son histoire, notre cher voilier retrouvait les îles de la Société, paraissant lui aussi jouir de ces instants en approchant son étrave de la perle du Pacifique.

Peu avant l'arrivée, nous aperçûmes une nuée d'oiseaux de mer, principalement des fous, tournoyer au dessus de ce qui devait être un banc de poissons, puis disparaître aussi vite qu'elle était venue! Après 276 milles nautiques, c'est à 15 h, après avoir contourné une partie de l'île par le nord-ouest et franchi l'unique passe d'entrée Teavanui, que nous mouillâmes à quelque distance du village de Vaitape dans le plus beau lagon du monde.

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